Alors que le nom du nouveau président ne devrait pas être connu avant vendredi, quelques tendances fortes se dégagent déjà des premiers résultats.

Quel que soit le résultat final du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est tenu dimanche au Sénégal – et alors que l’inévitable bataille de chiffres se déchaîne entre les partisans du président sortant Macky Sall, qui revendiquent plus de 50 %, et ses rivaux – on peut déjà en tirer plusieurs enseignements positifs.

En premier lieu, la consultation électorale s’est tenue dans le calme, sans violences et dans des conditions considérées globalement comme régulières par la plupart des parties en présence, y compris les observateurs internationaux africains et européens et les médias.

Dakar pour Macky Sall

Dans l’attente des résultats définitifs, qui ne seront peut-être pas proclamés avant vendredi par la commission électorale, les résultats partiels font apparaître quelques lignes de force.

Face à ses quatre rivaux, l’ingénieur Macky Sall, qui a fait du développement des infrastructures du pays sa marque de fabrique, semble en mesure de réussir son pari de passer dès le 1er tour pour s’envoler vers un second mandat.

Dans la capitale Dakar, où l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et le député Ousmane Sonko paraissaient en mesure de marquer un avantage décisif pour forcer le président sortant à un second tour périlleux, Macky Sall fait mieux que résister. Il recueillerait près de la moitié des suffrages exprimés. « Même à Grand Yoff, le fief de Khalifa Sall (NDLR : l’ancien maire de Dakar empêché de se présenter après une condamnation judiciaire), Macky obtiendrait entre 40 et 50 % des voix, ce qui pour nous est une indication très rassurante », indique un membre de l’équipe du président sortant.

La percée d’Ousmane Sonko

Euphorie ou volonté de « plier le match » le plus rapidement possible ? Le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, s’est laissé aller ce dimanche soir à une déclaration aussi audacieuse que maladroite : « Les résultats compilés nous disent aujourd’hui qu’il nous faut féliciter le président Macky Sall pour sa réélection ». Tollé parmi les adversaires du président.

L’autre fait saillant de ce scrutin est l’impressionnante percée du Casamançais Ousmane Sonko. Cet ancien fonctionnaire et lanceur d’alerte s’est posé comme le candidat antisystème. Arc-bouté sur un discours aux connotations nationalistes, populistes et panafricanistes, Sonko a su séduire l’électorat urbain et les jeunes. Arrivé dans le trio de tête, au coude à coude avec Idrissa Seck, le quadragénaire s’est bien sûr imposé chez lui, en Casamance. Pour lui le plus difficile commence : convertir sa belle prestation électorale en organisation pérenne pour repartir à l’assaut du pouvoir.

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