Paris a répondu aux absences de ses stars offensives en livrant un match abouti collectivement. Il a été bonifié par un but de Kimpembe sur coup de pied arrêté. Puis un autre en contre de Kylian Mbappé, terriblement efficace mardi encore.

Thomas Tuchel a évidemment refusé d’acquiescer. Non, Paris n’est pas déjà en quart de finale, malgré le 0-2 ramené d’Old Trafford. « Si nous avons gagné ici, Manchester est capable de le faire chez nous. Nous ne sommes qu’à la mi-temps du match. On n’a pas gagné un match à la mi-temps. »

Manchester n’avait jamais perdu par deux buts d’écart à Old Trafford

Mais la marche paraîtra très haute le 6 mars pour des Mancuniens, qui seront privés de Pogba, expulsé mardi après être passé à côté de son match. Et qui ont essuyé dans leur stade leur première défaite par deux buts d’écart en Ligue des champions. La première de l’ère Solksjaer, après 11 sorties sans toucher terre.

« Paris a une équipe fantastique », a retenu le coach norvégien des Red Devils. « Le premier but est toujours très important dans un match comme ça. »

Le PSG l’a inscrit sur corner, via Kimpembe (53e). Avant, Paris avait cadenassé la rencontre, en étant très bon défensivement, tactiquement, en ne concédant aucune occasion. « Nous avons grandi en confiance comme cela », a noté Tuchel.

Confiance, et gestion de la balle

L’entraîneur allemand a juste regretté que Paris ait perdu « trop de ballons simples », en première période, avec Draxler ou Di Maria, notamment. L’Argentin a débuté en vivant un retour à Old Trafford très compliqué. « Di Maria a gardé sa confiance après la 1re période, c’était le plus important. Il avait loupé beaucoup de choses, en plus devant moi, de mon côté. »

Tuchel a « pardonné » à l’ancien Madrilène, auteur de deux passes décisives. Celles qui ont bonifié toute l’œuvre collective tissée autour de Thiago Silva derrière, d’un entrejeu où le binôme Verratti – Marquinhos a tenu un rôle capital et éblouissant. Notamment pour tenir la balle, « mettre le rythme et contrôler le match », a pointé Tuchel. Car Paris a aussi évité de s’exposer à la furia des Mancuniens en s’assurant des longues et sereines séquences de possession (55 % au total).

Remontada se dit come-back

Paris et Tuchel ont donc marqué des points, passant un test compliqué dans des circonstances défavorables. C’est tout bon pour la cote du technicien allemand, auprès du public ou de ses joueurs.

« Il a vu en moi des choses chez moi que moi-même je ne voyais pas », a commenté Marquinhos, qui a croqué Pogba tout en assurant sa part de relais (15 passes avec Verratti, record du match).

Il reste maintenant à Paris à finir le travail, le 6 mars au Parc des Princes, pour continuer à grandir. Au vu de la démonstration effectuée hier au Théâtre des rêves, c’est largement possible, presque évident. Paris s’est imposé avec la marque des grands et le contexte (match à domicile, adversaire moins dangereux que Barcelone…) permet de ne pas croire en un accident similaire à celui de 2017. En anglais, Remontada se dit come-back.

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