Si la maternité est considérée pour beaucoup comme une expérience positive et satisfaisante, elle est pour bon nombre de femmes, synonyme de souffrance, de maladie et même de mort. D’autant plus que les structures sanitaires du pays ne répondent pas aux normes requises. Une situation qui inquiète d’avantage les futures mamans.

A l’hôpital Ignace Deen, l’heure n’est pas au repos, ce lieu est fréquenté par de nombreuses femmes enceintes et mères. A 02h du matin on se croirait presque en plein 14h. Dans cette maternité comme dans tout autre l’inquiétude et la peur se fait sentir en permanence.

Il faut dire que la maternité est une période pendant laquelle le corps de la femme reste très fragile et subit de d’énormes transformations physiques et hormonales. Si certaines viennent pour leur visite habituelle d’autres par contre se préparent déjà à franchir la porte du bloc d’accouchement.

Une situation que redoutent de nombreuses femmes qui vivent leur première expérience de femme enceinte. Comme nous le confie M’Mawa Sylla : « j’ai peur de se qui va arriver. C’est ma première grossesse et il faut dire que c’est une période très difficile. On n’est tout le temps malade, fatigué les problèmes n’en finissent pas. Sans compter les complications et la douleur de l’accouchement où l’on risque même de perdre sa vie. Mais nous nous remettons au tout puissant.»
Un avis partagé par Aissatou Diallo, mais qui déplore que l’accouchement et la césarienne ne soient pas gratuits comme il à été dit par le président de la république : «la grossesse comporte d’énormes complications. Depuis que je suis tombé enceinte j’ai faillis perdre mon bébé à deux reprise. Les docteurs m’ont dit que mon col était très fragile. J’ai déjà perdu mon premier enfant et je ne veux pas que la même chose se reproduise. Mais il faut l’Etat nous aide. Le président nous avait promis que l’accouchement et la césarienne seraient gratuits ce qui n’est pas le cas. C est même écrit sur le carnet. Alors que ce n’est pas la réalité. On nous fait payer 150.000 si c’est une fille et 200.000 pour les garçons. Certains iront jusqu’à vous dire de payer 500.000 », affirme-t-elle.
A en croire une des sages femmes, les problèmes liés à la grossesse et à l’accouchement seraient dus aux manques d’information et à la négligence de certaines patientes : « les gens manquent totalement d’information sur la santé maternelle et nodale. Et le pire ceux qu’elles ne prennent pas le temps de consulté un corps médical, elles préfèrent s’en remettre à ce que disent les gens dans les quartiers, qui ne connaissent rien du tout dans le domaine. Il ya certaines aussi viennent pas au rendez-vous ou qui préfèrent aller vers praticiens traditionnels. Tous ses facteurs peuvent engendrer des problèmes chez la mère et chez le bébé. La grossesse est une période délicate, il faut faire beaucoup attention, si on ne veut pas perdre sa vie », affirme-t-elle.
Toute fois, pour le Dr Barry, la plupart des décès maternels sont dus à des hémorragies, aux infections, aux avortements à risque et à une forte hypertension artérielle pouvant entrainer des convulsions ou encore à des complications aggravées par la grossesse.

En attendant que les structures sanitaires du pays répondent aux normes voulues et que le coût des soins administrés soient accessibles à toutes de nombreuses femmes continues à souffrir et à perdre la vie chaque jour.

M. Bhoye Barry