Dadis-Camara a abijanMoussa Dadis Camara, a regagné sa résidence de Ouaga 2000 d’où il était parti, mercredi en direction de Conakry où ses militants l’attendaient. Mais, Abidjan où il devait transiter a dérouté son avion vers le Ghana, sous les instructions des autorités guinéennes. Ce que rejette Conakry.

Un mercredi de ballottage dans les airs pour Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte guinéenne au pouvoir de décembre 2008 à janvier 2010. Après avoir décollé de la capitale du Burkina, il était attendu à Conakry, mais son avion qui devait faire escale à Abidjan, a été interdit d’atterrir sur le sol ivoirien. L’appareil a été dérouté vers Accra, la capitale du Ghana avant un retour à la case départ à Ouagadougou avec son client à bord, Moussa Dadis Camara. Selon des médias guinéens, Abidjan explique avoir reçu des «instructions» venant de Conakry, de ne pas laisser le leader des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD) transiter sur son sol. «Dix minutes avant d’atteindre Abidjan, le commandant de bord nous annonce qu’il n’a pas reçu l’autorisation d’atterrir et que l’avion doit être dérouté à Accra. Abidjan a refusé que le vol se pose à la demande de la Guinée», explique Me Jean-Baptiste Haba, avocat de Dadis Camara.

Malgré l’insistance du Commandant de bord, Abidjan restera intraitable et l’avion finira par se poser à l’aéroport d’Accra.  «Là, nous avons vu des policiers entrer dans l’avion pour procéder à l’identification des passagers. Ils ont annoncé que tout le monde pouvait descendre sauf cinq passagers, qui n’étaient autres que Moussa Dadis Camara et ses compagnons» a témoigné un passager, cité par le site africaguinee. Du côté de Conakry, les explications d’Abidjan ne convainquent pas. Le Gouvernement guinéen a balayé d’un revers de la main les motifs invoqués par Abidjan. Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement a affirmé que les autorités guinéennes compétentes n’ont reçu aucune note d’information annonçant le retour de Dadis Camara. «C’est lorsqu’on est informé qu’on est appelé à se prononcer», a rétorqué le porte-parole du gouvernement guinéen.

Plainte

L’avocat de l’ex-chef de la junte guinéenne promet de porter plainte contre l’Etat guinéen et celui ivoirien auprès de la cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest. «Je suis en train d’étudier l’éventualité d’une plainte contre l’Etat guinéen et celui de la Côte d’Ivoire», annonce l’avocat de Dadis Camara. Avant d’accuser les autorités d’Abidjan et de Conakry d’avoir fait courir des risques aux passagers: «Ce qui m’a choqué, c’est le fait qu’ils sont restés sourds aux arguments avancés par le Commandant de bord qui a signalé qu’il n’avait pas assez de carburant. Ils ont fait courir le risque à plusieurs centaines de personnes parce que tout pouvait arriver au cours de ce trajet». Issu de la Guinée forestière, Dadis Camara a annoncé sa candidature à la présidentielle guinéenne du 11 octobre prochain. En cas de deuxième tour à l’élection présidentielle, il promet de soutenir Cellou Dalein Diallo, leader de l’Ufdg. Dadis Camara a été inculpé par la justice guinéenne pour complicité d’assassinats, séquestration et viols, lors du massacre du 28 septembre 2009.

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