De source autorisée, on a appris en fin de journée, hier mercredi, que Cellou Dalein Diallo, le candidat de l’UFDG, principal opposant d’Alpha Condé à la présidentielle, est déjà dans le viseur de la CPI. Fatou Bensouda, procureur de la CPI, a rendu publique une déclaration dans laquelle elle mettait en garde les leaders politiques guinéens contre toute incitation à des actes pouvant mener à des violences post-électorales, allant ainsi dans le même sens que Me Cheick Sacko, le ministre de la Justice qui, la veille, rappelait que les troubles et autres violences sont passibles de sanctions pénales nationales et internationales.

Cellouusa2014-3-e1408415936431-630x300Rappelons qu’une vidéo avait été diffusée sur les réseaux sociaux montrant le chef de file de l’opposition guinéenne à son domicile, qui disait à ses militants en langue poular de sortir occuper les rues (« …on ne sait pas ce qui va se passer. Mais soyons courageux. On ne meurt que le jour où Dieu le voudra… Que tout le monde sorte… Si c’est seulement peu de personnes qui sortent, nous serons affaiblis; parce que dès qu’ils vont tirer sur 2 ou 3 personnes, les autres vont s’enfuir… Donc soyons courageux! Mobilisez tout le monde et dites-leur de s’apprêter. Que tout le monde sorte! »).

Cette vidéo qui a fait le buzz sur la toile a vivement inquiété les diplomates et autres observateurs étrangers. L’ambassadeur de France a mis en garde au téléphone Dalein pour tout ce qui pourrait advenir comme violences, après de tels propos. Le ministre de la Justice a fait une intervention à la Télévision nationale (RTG) et la CPI a également fait une déclaration pour rappeler à l’ordre tous ceux qui seraient tentés de tenir des propos incendiaires.

Selon des informations dignes de foi, les chancelleries occidentales ont déjà fait des rapports accablants sur ces agissements de l’opposant Cellou Dalein Diallo, qui est aujourd’hui perçu comme l’unique responsable en cas de violences post-électorales en Guinée.  Ces rapports mentionneraient en outre son « deal » avec Dadis Camara, accusé d’être le principal cerveau des tueries (plus de 150, selon les ONG) du 28 septembre 2009.

Aziz Sylla