Les embouteillages à Conakry ne sont pas causés que par l’indiscipline de certains conducteurs. Ces grands carrefours et ronds-points sont désormais pris d’asseau par des commerces de tout genre empêchant la circulation des véhicules et même des personnes.
La pratique de commerce dans les grands carrefours et dans la circulation prend de plus en plus de l’ampleur dans la capitale. Des étalagistes et petits vendeurs ambulants affectent la circulation surtout pendant les heures de pointe. Une situation qui échappe bien aux autorités.
Assise à bord d’un taxi, Bintou Camara profite des bouchons pour se faire quelques achats avec ces vendeurs ambulants qui jonchent les couloirs entre véhicules. Sans se soucier des dangers qu’elle court, elle estime que cette forme de commerce permet d’éviter d’aller au marché. «On peut acheter tellement de choses sans se donner la peine d’aller se balader dans un marché. En plus, ces vendeurs à la sauvette se montrent beaucoup plus disponibles, et près à courir derrière la voiture pour vendre leurs marchandises », dit-t-elle.
Cette situation est surtout plus remarquée dans les grands ronds-points de la capitale. A peine arrivé dans les embouteillages, on est assaillit par cette multitude de vendeurs. Nourritures, habits, objets ménagers sont entre autres choix à porter de main. Alors que les uns font la vente à la sauvette, d’autre par contre occupent d’autre espèces réservés aux stationnements de véhicules.
Ce type de commerce n’est pas pourtant activité facile. Selon Mamadou Aziz Diallo, vendeur à la sauvette, cette pratique est très pénible et expose à de multiples dangers. « Il faut courir derrière les voitures qui ne s’arrêtent pas des fois. Certains clients sont aussi difficiles. En plus, il est très risqué de vendre dans la rue au milieu de ces voitures. On n’est jamais à l’abri d’un accident. Une voiture peut venir vous heurtez sans le savoir. Ce n’est donc pas un choix mais une nécessité », confie-t-il.
Mais si beaucoup cette pratique, ce n’est pourtant pas le cas de nombreux conducteurs qui accusent ces vendeurs d’être une des causes des embouteillages. «Sérieusement le commerce n’est pas fait pour la rue. Mais dans les marchés, l’incivisme de certains guinéens est trop flagrant. Il y a tellement de vendeurs au milieu des voitures que cela créent des bouchons. Si on n’est pas vigilant, on risque de percuter quelqu’un sans faire exprès. Ils sortent de toutes parts pour se pointer devant les voitures sans aucune attention. Ils pensent même à leur sécurité», affirme Abou Keita chauffeur de taxi.
En attendant que l’Etat prenne des dispositions, cette pratique de boutiques ambulantes continues à faire le bonheur des uns et le malheur des autres.
Mariama Barry