conakry paralyséDernières heures de campagne en Guinée, avant l’élection présidentielle prévue ce dimanche. La campagne électorale prend fin officiellement ce vendredi à minuit, alors que les opposants au président Alpha Condé demandent le report du vote. Les candidats de l’opposition voulaient d’ailleurs se réunir ce matin, mais le rendez-vous a finalement été reporté, car la situation s’est tendue à Conakry.

Il est difficile de dire si ce rassemblement des candidats qui ont appelé la semaine dernière à un report du vote, aura lieu. Conakry est paralysé. D’un côté, il y a le quartier Kaloum, le centre de la capitale, où se trouve notamment le Palais présidentiel. La zone qui est calme, au point que l’on peut parler d’une ville morte. Il n’y a quasiment pas de circulation, pas d’activité et on peut lire l’inquiétude sur les rares visages que l’on y croise.

Dans les quartiers périphériques, au contraire, la situation est électrique. A Madina, notamment, des boutiques ont tété brûlées la nuit dernière. La tension est vive, également, à Dixinn, le quartier où se trouve le tristement célèbre stade du 28 septembre, ou encore à Bambeto, zone située à la sortie de Conakry. Tous des quartiers où il y a déjà eu des affrontements dans le passé.

Affrontements entre militants

En fin de matinée, ce vendredi, en quelques minutes l’ambiance a radicalement changé. On a alors pu voir les partisans de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition, notamment de Cellou Dalein Diallo, se faire face, s’invectiver, se jeter des pierres, voire se battre. Certains sont armés de bâtons, de barres de fer. Les forces de l’ordre, police, armée, gendarmerie, circulent à grande vitesse, bloquent certains axes, cherchent bien évidemment à contrôler la situation.

Sidya Touré, le candidat à la présidentielle, joint par RFI, appelle au calme : « Il faut arrêter ces combats de coqs qui n’ont rien à voir avec la politique. Nous avons tous l’obligation d’aller vers une élection dans la paix ». Dans ces quartiers populaires, à la mi-journée, la majorité des habitants, notamment les anciens, les enfants, rentraient dans leurs maisons. Tous appelaient eux aussi au calme et à l’arrêt des violences qui ont déjà fait deux morts jeudi soir.

RFI