istanbul-sur-la-carte-de-la-turquieA la suite de l’échec du ‘’putsch’’ mené par une partie de l’armée en Turquie, le Président Recep Tayyip Erdogan a lancé une vaste opération contre  plusieurs citoyens qualifiés  de complices contre le pouvoir actuel. Les deux jours qui ont suivi le coup d’Etat ont vu  plus 6 000 arrestations dans l’armée, 104 putschistes tués, 2 745 juges démis de leurs fonctions  et autres cadres de l’Etat dans tous les secteurs clés du pays.  Observant à distance ces réalités d’un pays ami à la Guinée, certains citoyens se sont prononcés. Lisez !

Amadou Lamarana Baldé, travaille dans une agence de transfert d’argent privée:«  Aujourd’hui, personne ne peut ou soutenir un coup d’Etat dans un pays. Mais, s’il y a des gens qui s’hardent à le faire, on doit appliquer la rigueur de la loi sur eux. Pour l’événement malheureux produit en Turquie, est d’une telle envergure, elle ne laisse personne indifférente. Mais il ne faut en faire un règlement de compte» a-t-il confié.

Alia Sylla,  professeur d’histoire: «  Au début, j’ai applaudit l’échec du coup d’Etat mais les exactions de Recep Tayyip Erdogan me font douter aujourd’hui si vraiment il y’a eu coup d’Etat. J’ai l’impression, que c’est un faux coup d’Etat monté pour faire le ménage parmi ses opposants

Mohamed Traoré, journaliste: «Arrêté arbitrairement des officiers de l’armée ou des enseignants, des responsables d’université,   des juges, des médecins, des agents de voyage, des banquiers, des médecins bref les forces vives de la nation, je qualifie cela comme une grosse erreur de la part des autorités Turque.  Le pays a fait un grand pas en arrière. Il faut des années à  la Turquie pour pouvoir combler le vide que ce coup va laisser.»

Isssiagh Keita, ancien recteur d’une université privée de Conakry : « la rapidité et l’envergure de l’action de l’exécutif sont remarquables et déplorable. C’est un coup d’Etat au caractère étrangement amateur, qui a éveillé des soupçons au sein de la société civile.  Faire un coup d’Etat est assez simple. Tout d’abord, vous vous emparez du chef, puis des médias, puis vous exposez le chef humilié dans les médias. Au lieu de cela, ils ont décidé de faire ce coup d’Etat alors qu’Erdogan était en vacances… Les putschistes ont demandé aux gens de rentrer chez eux, alors qu’Erdogan demandait aux gens de sortir dans les rues. Ceux qui étaient favorables au coup d’Etat sont donc restés chez eux, alors que les soutiens d’Erdogan étaient dans les rues. C’est une mise en scène soigneusement orchestrée”. Il n’est “pas idiot” de penser que “le désordre a été organisé” par le Président pour conforter son pouvoir absolu

Fatmatou Diallo, activité de la société civile guinéenne : « Je ne soutiendrai jamais le retour à la dictature ou l’armée au pouvoir. Mais c’est les représailles qui ont suivis, que je n’ai pas encouragé et autres menaces contre parfois des innocents.  Je pense qu’il est prématuré de faire des arrestations. Il faut attendre le résultat des enquêtes.»

Aboubacar Camara, est juriste : «  La réaction de M. Erdogan est loin de respect les droits de l’homme. De son retour au pays, 24heures après le putsch manqué, M. Erdogan a dénoncé tôt « une trahison » menée depuis plusieurs heures par des soldats putschistes, qu’il a accusés d’être liés à son ennemi juré Fethullah Gülen, un imam exilé depuis des années au Etats unis. C’est après qu’ils se sot mis à arrêter tous ceux qui sont un peu lié à Gülen ».

Reymon Kamano, est sociologue : «  je regardais France 24, ça été dit que M. Erdogan,  a ordonné la fermeture des écoles installées en Turquie et soupçonnées d’entretenir un lien avec le mouvement de Gülen. Mais ça n’a rien à voir. Au lieu d’attendre les résultats des enquêtes, Erdogan profite pour arrêter les gens qu’il craignait. Une école ou centre de santé n’a rien de politique. Les écoles turques que j’ai visitées au Sénégal et en Guinée, répondent aux normes  internationales.  Il faut que nos autorités soit très prudentes aux jeux des politiciens tout en privilégiant l’intérêt général de leurs populations », a-t-il soutenu.

Fatoumata 3 Bah, commerçante import et export : «  Ces violences en Turquie vont me perturber. Ça fait deux ans, que  j’assiste aux différentes foires qu’on organise en Turquie et je profitais à chaque  pour chercher des partenaires Turcs et plusieurs articles que je revendais en Guinée. Mais ce qui se passe actuellement  me fais douter  du décollage que ce beau pays avait commencé.  Bien que n’ayant aucun lien avec ce fameux coup d’Etat, aujourd’hui, j’ai peur de m’y rendre.

Si non, ce sont  les Turcs évoluant dans le pays et ceux d’ailleurs qui vendent la bonne image de la Turquie sur plan de la construction, éducation, commerce, …»

 Mouctar Diallo