000_Par7762313_0Le parlement guinéen a pu réussir là où tout le monde à échoué. Il a désamorcé sans trop de bruit, la crise sociale provoquée par l’inter central syndical. Rien qu’en moins de quarante huit heures de négociation. Qui l’aurait cru ?

Après deux journées de négociation, le bureau de l’Assemblée Nationale a pu faire fléchir les syndicats qui avaient plongé le pays dans une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national, le 15 février dernier. Cinq après le mot d’ordre, les syndicats lâchent prise en suspendant jusqu’à nouvel ordre, leur mouvement. Ceci grâce à l’implication du parlement guinéen. Claude Kori Koundiano (président du parlement) et son staff ont eu le tact pour ramener les grognards sur des meilleurs sentiments. En s’appuyant sur deux éléments cruciaux : l’absence de sous dans les caisses de l’Etat, les revues (6ème et 7ème) en cours du Fonds Monétaire International (FMI).

« Si vous demandez des charges nouvelles sur des caisses déjà vides, nous allons perdre le programme avec le Fonds monétaire et tous les bailleurs de fonds vont fuir. Nous ne serons même pas capables de payer le salaire minimum que vous considérez salaire de misère », leur aurait prévenu le président du groupe parlementaire RPG Arc en ciel, M.Damaro Camara peut-on lire sur la toile. Certes, ces quelques précisions (de taille) ont pu dissuader les syndicalistes à poursuivre la grève. Prenant ainsi la sage décision de la suspendre.

Néanmoins, il faut préciser que sur les 13 points de revendication, seul un (en attendant de voir le document final), n’aurait pas été satisfait. C’est le point crucial, celui qui constituait la pomme de discorde entre gouvernement et mouvement syndical : la baisse du prix du carburant. Vendu à 8000 GNF le litre à la pompe, ce prix ne changera. Il n’y aura pas de baisse, au grand dam des populations qui en faisaient pourtant leur réclamation prioritaire.

En réussissant cet exploit, le président du parlement guinéen ravit la vedette au premier ministre  et son gouvernement, au Haut représentant du Chef de l’Etat, aux sages et aux religieux qui n’ont pu empêcher la grève. Tout porte aussi à croire que Claude Kori Kondiano est plus écouté qu’Alpha Condé qui a échoué dans sa tentative dissuasive, par presse interposée, à convaincre les syndicats.

Samory Keita (+224) 622 20 95 90 

Source : kibanyiguinee.info