calb21704a_jpgAu micro de MEDIAGUINEE, le Colonel Tamba Grabriel Diawara, le Directeur des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale (PM3), a volé proprement lundi dans les plumes des avocats de l’UFDG dans l’affaire assassinat du journaliste Mohamed Diallo au siège de l’UFDG le 5 février dernier. Croustillantes révélations… « Je présente tout d’abord mes sincères condoléances à la presse guinéenne suite au décès de leur collègue, El hadj Mohamed Diallo. Pour commencer, je dirais qu’il y a eu mort d’homme. C’est une violation à la loi pénale. L’enquête a été ouverte, la brigade de recherche de Kipé gérait le dossier et par la suite, j’ai été appelé par le commandement pour diriger, chapeauter ou prendre la direction de l’enquête. C’est ce qui a été fait et les premières mesures ont été prises. Nous avons entendu les premiers éléments qui étaient les éléments que eux, ils appellent éléments de maintien d’ordre. Ce sont des éléments bénévoles, des éléments si vous voulez pris pour la circonstance, qui ne constituent pas la garde rapprochée d’Elhadj Cellou Dalein Diallo. « Là où il y a eu mort d’homme, là où le corps a été retrouvé, les gens qui étaient à côté chargés de sécuriser les lieux, on était obligé de les appeler » Je m’inscris en faux. C’est des gens par-ci, par-là, des commerçants et des gens qui ont des pratiques ou des métiers différents. Selon leurs dits, chaque vendredi, ils viennent pour sécuriser la réunion du bureau exécutif de l’UFDG. Ces gens là étaient là-bas ce jour là et forcément nous allons partir avec eux dans nos premières enquêtes. Là où il y a eu mort d’homme, là où le corps a été retrouvé, les gens qui étaient à côté chargés de sécuriser les lieux, on était obligé de les appeler pour qu’ils nous donnent leurs versions des faits. C’est ce qui a été fait. Et nous avons compris que cela n’était pas suffisant et qu’il fallait aller sur le terrain pour aller procéder à la reconstitution des faits. On en a parlé au procureur qui a donné son avis et on était du même avis que les avocats. C’est-à-dire Maitre Béa en l’occurrence et sa suite. Ils étaient tous là et tout s’est passé devant eux. « C’est regrettable que des gens s’accrochent aux problèmes d’argent et qu’ils racontent des mensonges » « C’est regrettable que des gens s’accrochent aux problèmes d’argent et qu’ils racontent des mensonges. Je veux voir ces gens là en face de moi et qu’ils me disent mon colonel, c’est ce qui s’est passé. La procédure a été respectée, eux-mêmes ont été respectés et satisfaits. Si aujourd’hui ils n’ont pas d’arguments, ils n’ont pas de preuves, aujourd’hui ils n’ont pas autres choses à faire sauf de se focaliser sur ma personne et sur la personne du Haut Commandant de la Gendarmerie qui n’est pas un membre de la commission, qui n’est pas le destinataire des procès verbaux. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il y a eu une infraction et il y a une commission qui est chargée de faire l’enquête autour de ladite infraction et d’apporter les produits du travail au procureur. Ils disent que le dossier a été retiré des mains du Colonel Balla Samoura. Dans une situation, quand on n’a pas les éléments d’informations et d’explications, il faut poser des questions. Le Colonel Balla Samoura est le Commandant de la région de la Gendarmerie de Conakry. Il ne peut pas être un directeur d’enquête. Il ne peut pas piloter cette enquête. Sa fonction ne lui donne pas de piloter cette enquête.  »C’est un journaliste qui a été abattu froidement » « C’est une enquête d’envergure. C’est un journaliste qui a été abattu froidement. Ils vont jusqu’à dire que l’enquête a été retirée à Balla Samoura pour la donner à Tamba Gabriel Diawara. L’enquête m’a été donnée de plein droit. Je suis le Directeur des investigations et je couvre tout le territoire national. Pour l’information du public, c’est la brigade de recherche de Kipé qui est sur le dossier, on a seulement renforcé l’équipe d’enquêteurs. C’est ainsi que j’ai pris la direction de l’enquête. Il y a quoi de mauvais en cela ? Je m’inscris en faux pour dire que le Colonel Balla Samoura n’a jamais eu l’enquête en main. Il couvre les unités de la région de Conakry, mais il ne pilote pas une enquête. Il peut être Directeur opérationnel, il peut fournir des moyens et la sécurisation des scènes de crime. Mais dire qu’il peut être un Directeur des enquêtes, je dirai non et je m’inscris en faux. L’enquête m’a été donnée et je l’ai menée professionnellement. Ceux qui sont en train de me diffamer et d’intoxiquer la population pour changer la mentalité des gens se trompent.  »Au lieu d’aller organiser une conférence de presse qui ne sert à rien, qu’ils envoient simplement leurs preuves chez le procureur ou chez le juge d’instruction » « Aujourd’hui l’enquête est bouclée, au lieu de se focaliser sur ma personne, ils n’ont qu’à aller à la justice. Qu’ils aillent devant le procureur et le juge d’instruction. Le juge d’instruction a eu le dossier par le biais d’un réquisitoire introductif d’instance. S’ils ont des preuves irréfutables, matérielles qui prouvent que j’ai violé la loi ou la procédure, ça les arrange. Ils n’ont qu’à brandir ces preuves devant le procureur et le juge d’instruction. Au lieu d’aller organiser une conférence de presse qui ne sert à rien et qui me donne d’ailleurs une autre image que je n’ai pas, qu’ils envoient simplement leurs preuves chez le procureur ou chez le juge d’instruction. Je ne me jette pas de fleurs, mais les gens me connaissent bien. Je suis heureux aujourd’hui parce que notre pays est en train d’être un vrai Etat de droit et est en train de connaitre une vraie démocratie.  »Dire que j’ai rejeté les avocats et que je n’ai pas voulu les entendre, c’est du surréalisme » « J’ai 23 ans de service et j’ai vu beaucoup de choses dans ce pays. Mais ce que je vois aujourd’hui, je ne l’ai jamais vu auparavant. Les avocats assistent à toutes les phases de l’enquête. Dire que j’ai rejeté les avocats et que je n’ai pas voulu les entendre, c’est du surréalisme. Ça relève de tout sauf la vérité. Il ne faut pas qu’ils mettent le général Ibrahim Baldé en cause dans ça, ni moi-même. Ils n’ont aucun intérêt dans ça. Nous, nous sommes fiers et heureux d’avoir accompli une tâche légale et d’avoir travaillé professionnellement et légalement. Ce qu’ils racontent, mais qu’ils rapportent également les faits par des preuves. Est-ce qu’ils ont brandi une seule preuve à l’occasion des conférences et entretiens qu’ils ne cessent d’organiser depuis le début de cette affaire ?  »Je suis franchement déçu de ces avocats et de leur comportement. (…) Maître Diouf est un étranger que je ne connais pas. Mais… » « Je suis franchement déçu de ces avocats et de leur comportement. Ces gens là sont des collaborateurs. Une telle chose ne devrait pas arriver entre eux et nous. Ce qu’ils viennent de faire effrite nos rapports. Si c’était sur la base de la vérité, j’allais comprendre. Mais sur la base du mensonge, je dirai que ce n’est pas sérieux de leur part. Toute mon équipe et moi-même sont déçus de ces avocats. Maître Diouf est un étranger que je ne connais pas. Mais les quatre autres avocats à savoir Maîtres Béa, Alsény Aissata Diallo, Aboubacar Sylla et Paul Yomba, je suis déçu d’eux. Dites-leur que ce n’est pas comme ça qu’on cherche l’argent. On doit travailler objectivement pour avoir de l’argent.  »L’enquête est close et le dossier se trouve devant le tribunal de première instance de Dixinn » « Je sais qu’ils savent aujourd’hui qu’ils ont tout faussé et qu’ils sont passés à côté. Pratiquement c’est ça. L’enquête est close et le dossier se trouve devant le tribunal de première instance de Dixinn. Je demande à tout le monde de suivre la justice, car elle dira le droit. Je ne suis pas au dessus de la loi. Je suis justifiable. Si j’enfreind à la loi dans l’exercice de mon travail, je dois être poursuivi. Une fois de plus, je dirai que je suis déçu de ces avocats ».

Propos recueillis par Youssouf Hawa Keita +224 666 48 71 30