marcoAu lendemain du scrutin du 11 octobre, au rythme avec lequel évoluent les choses, il ne serait pas étonnant d’apercevoir sur le petit écran de la RTG, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, Bakary Fofana, déclarer le candidat-président, Alpha Condé, vainqueur. Ce qui ouvrirait au locataire de Sékhoutouréyah la voie pour un second quinquennat d’affilée, au grand dam de ses opposants qui se montrent plus préoccupés par des combats de rue que par les  préparatifs d’une si importante échéance électorale engageant aussi bien leurs propres carrières que la vie de leurs formations politiques respectives. En déficit chronique  de stratégie efficace de lutte politique Cellou Dalein Diallo et ses compagnons seront pour ce faire condamnés de voir les échapper  encore pour cinq longues années le pouvoir fauteuil présidentiel qu’ils convoitent tant. Et de jouer comme toujours le rôle d’outsider sur le terrain politique.

Le cadre du dialogue, idéal, pour la gestion de l’ensemble des problèmes politiques du pays en général et ceux liés au processus électoral en cours, a été déserté récemment par l’opposition. En fait, les opposants au régime de Conakry ont cru devoir fonder leurs revendications sur des points qui, à l’image des exigences portant sur la recomposition de la CENI, violent systématiquement la constitution et les lois en république de Guinée. Ce que refuse naturellement la mouvance présidentielle représentée à cette rencontre par le président du groupe parlementaire RPG arc-en-ciel, Amadou Damaro Camara. Conséquence : le dialogue politique national a capoté. Et, conformément à ses menaces antérieures, l’opposition a estimé qu’il n’a plus d’autres choix que de reprendre ses manifestations de rue. Avec ses corollaires de troubles sociaux, de perturbations de la circulation routière, de dégâts matériels souvent considérables mais surtout de pertes en vies humaines.

Seul hic, c’est que ces manifestations programmées par l’opposition, tout comme d’ailleurs celles des années écoulées qui ont fait une soixantaine de jeunes manifestants tués, ne donneront, à coup sûr, aucun résultat. On n’a pas besoin d’être prophète pour comprendre qu’elles serviront juste à aggraver le décompte macabre que l’opposition compte utiliser pour montrer au monde entier le déficit de démocratie, les violations des droits individuels et collectifs en Guinée.

Ainsi, aussi longtemps que dureront les manifestations de rue, l’opposition qui devrait logiquement s’occuper de sécurisation des résultats du prochain scrutin, finira par  retourner autour de la table de négociation pour la recherche d’une solution consensuelle sur des questions dorénavant dont les réponses sont envisagées au niveau de la mouvance présidentielle. Et qui sait ? Peut être même, qu’entretemps,  elle s’engagera dans des alliances, comme l’a fait récemment Cellou Dalein Diallo,  avec des personnalités ou des partis politiques considérés comme des ennemis d’aujourd’hui, à travers des alliances impies.

Pendant ce temps, au niveau des états-majors des formations politiques affiliées au RPG arc-en-ciel, au pouvoir, la campagne, dans les perspectives de la présidentielle du 11 octobre qui  se précise tous les jours davantage, a réellement commencé. Avec la bénédiction des mouvements de soutien qui foisonnent, des efforts importants sont déployés pour mobiliser les troupes à Conakry et un peu partout à travers le pays.

 Marco Ibrahim