Les institutions républicaines constituent les bases fondamentales et incontournables pour toute démocratie. En République de Guinée, plusieurs de ces organes souffrent d’une certaine instabilité pour des raisons parfois méconnues de la population. C’est du moins le résumé d’un constat global dégagé par le président des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG), Docteur Dansa Kourouma qui pense qu’il y’ a lieu de revoir les textes qui les régissent.

La crise au sein de la majorité partie des institutions républicaine est désormais un phénomène récurant qui se passe de commentaire. Conformément à la constitution, ces organes sont sensés renforcer les principes de séparation de pouvoir et veiller sur le fonctionnement de l’ensemble des actions de l’Etat en faveur des populations.  Mais à peine installées, certaines d’entre elles se livrent à un conflit interne plutôt que de se focaliser sur leurs missions. Un état de fait qui affecte le processus de démocratisation du pays.

Dans son rôle de veille, d’alerte et de proposition, la société civile ne semble se reconnaitre en ses institutions. Un désarroi qui nécessite, selon docteur Dansa Kourouma, la révision de leurs conditions de mise en place tant au niveau du fonctionnement que du choix des membres. Mais si leur existence constitue une exigence de la loi, et une avancée significative dans le processus de démocratisation du pays, force est de reconnaitre que leur fonctionnement en faveur des populations fait souvent défaut. « Les institutions de la République de Guinée sont malades », a affirme le président du CNOSCG.

Plusieurs parmi elles sont confrontées d’une façon ou d’une autre à une crise interne. Pour Dansa Kourouma, les crises politiques ont leur part de responsabilité dans le  bon fonctionnement de ces organes.  « La longue agitation politique  a entrainé  dans le pays, un certain discrédit des Institutions au regard des citoyens. Ce n’est pas parce que les Institutions ne sont pas efficaces que les citoyens ne font pas confiance en elles. C’est parce que les acteurs politiques les ont décrédibilisé du fait parfois des discours  pompés, des accusations gratuites sur les espaces publics. Bref, on ne peut pas construire un Etat fort sans respecter les Institutions de la Républiques », a-t-il réagi.

Sur le cas particulier de l’Assemblée nationale, il déplore l’absence de cette institution sur certaines questions d’intérêt national. Sa mise en place a permis tant bien que mal à minimiser une longue période d’instabilités politiques dans le pays. Pour Dansa Kourouma, cette institution regorge de cadres ayant une expertise reconnue dans le processus de développement de la Guinée. « Cette Assemblée en  tant qu’Institution a fait des avancées significatives. Elle regroupe  plus d’une dizaine de partis politiques en son sein. C’est une assemblée pluraliste où l’opposition a une minorité de blocage », a-t-il indiqué.

Mais dans un autre sens, le président du CNOSCG estime le manque de règlement intérieur et l’inactivité de certains députés uninominaux sont des constats qui ne renforcent pas la confiance des populations vis-à-vis de l’institution parlementaire. « Il faut reconnaitre que le citoyen guinéen n’est pas satisfait de son député.  Cette désaffection a entrainé une sorte de désamour du député  face  à l’activité parlementaire.  C’est un regard qui est très négatif. Parfois on demande  quelques choses  aux députés,  ils n’ont pas les compétences de le faire. Les conditions de mis en place de l’Assemblée ne garantit pas le plus souvent les performances qu’on leur exige », a-t-il déploré.

Propos recueillis par Alpha legrand Diallo