Saran-Séré3Deux femmes figurent parmi les quatorze candidats en lice à la présidentielle du 29 novembre au Burkina Faso, pays qui n’a jamais été dirigé par une femme depuis son indépendance en 1960.

Il s’agit de Saran Séré/Sérémé, ancienne député du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP de Blaise Compaoré), cette gestionnaire-économiste de formation claque la porte pour fonder le Parti pour le développement et le changement (PDC).

L’ »Amazone du Sourou », comme l’appellent affectueusement ses militants, a débuté sa carrière politique sous la Révolution d’août 1983, conduite par le défunt président Thomas Sankara.

Elle a combattu aux côtés des ténors de l’opposition le régime de Blaise Compaoré, pointé du doigt dans l’assassinat de Sankara, alors qu’ils étaient des camarades d’armes.

Saran Séré/Sérémé est considérée par bon nombre d’observateurs comme l’une des femmes les plus engagées en politique au Burkina Faso, un pays de près de 18 millions habitants où plus de 52% sont des femmes.

S’inscrivant dans le système de la social-démocratie, Mme Sérémé compte moderniser l’agriculture, lutter contre la corruption et intensifier la formation des jeunes.

En plus de Saran Séré/Sérémé, il y a Françoise Toé, une deuxième candidate à la présidentielle. Peu connue de l’univers politique du Burkina Faso, Mme Toé est comptable de formation et dirige un cabinet de conseil.

Francoise-Toé-Burkina

Ancienne militante du Mouvement national de libération (MLN) dirigé par le Pr Jozeph Ki-Zerbo, Françoise Toé est une candidate pour la présidentielle du 29 novembre prochain.

Son programme de société basé sur un « développement endogène », vise à terme à assurer l’autosuffisance alimentaire, dans ce pays sahélien, qui figure parmi les plus pauvres du monde.

Pour ce faire, elle préconise de moderniser l’agriculture et de développer les cultures de contre saison.

Malgré des programmes de société « réalistes », les observateurs estiment que ces deux femmes vont se heurter, sans nul doute, à la réticence d’une bonne partie de l’électorat qui n’est pas encore prêt à élire une femme à la tête du pays.

Les élections qui étaient initialement prévues pour le 11 octobre, mais ont dû être reportées, suite à la tentative de coup d’Etat perpétrée par l’ancien bras droit de Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré.

Ces consultations sont jugées cruciales pour l’avenir du Burkina Faso dont l’histoire est marquée par plusieurs coups d’Etat et le long règne de l’ancien président (1987-2014), alors que le pays est classé parmi les plus pauvres du monde.

Plus de cinq millions de Burkinabè sont appelés aux urnes le 29 novembre pour élire le président et les députés