AttentatLes autorités françaises ont déjoué un projet d’attentat visant des militaires de la marine nationale à Toulon, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Un homme de 25 ans a été arrêté le 29 octobre par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et écroué après avoir tenté de se procurer des armes pour attaquer la base navale de Toulon, indique le ministre dans un communiqué.

« Placé sous surveillance depuis un an en raison de sa radicalisation et de son soutien public aux thèses djihadistes, cet individu avait cherché à se procurer du matériel pour passer à l’acte », dit Bernard Cazeneuve, précisant que la DGSI a déjà procédé à 370 interpellations dans le cadre de la lutte antiterroriste.

Sans antécédents judiciaires et faute de relations dans les milieux radicaux ou du crime organisé à Toulon, le suspect avait commandé par correspondance en Chine un poignard, deux cagoules et un gilet tactique, a-t-on déclaré à Reuters de source proche de l’enquête.
De source judiciaire, on précise que le jeune homme a indiqué après son interpellation que son souhait premier était de partir faire le djihad en Syrie, ce dont il a été empêché à deux reprises au cours de l’année écoulée.

Une fiche S pour atteinte à la sécurité de l’Etat a été émise à son encontre en mars dernier, dans le cadre de la nouvelle législation antiterroriste adoptée après l’attentat contre le magazine Charlie Hebdo, et une interdiction de sortie du territoire prononcée en avril et renouvelée cet été, a détaillé la source proche de l’enquête.

Selon cette source, le jeune homme, en rupture avec sa famille et hébergé ces dernières semaines dans un foyer de Toulon, a alors décidé « par défaut » d’agir sur le sol français, après y avoir été encouragé par un djihadiste toulonnais parti en Syrie.

« Son souhait se portait plutôt sur la marine nationale », a indiqué la source judiciaire. Il a été mis en examen le 2 novembre.

Selon l’émission Le Petit Journal de la chaîne télévisée Canal+, qui a révélé l’affaire, le suspect, prénommé Hakim, est de nationalité française et il agissait en coordination avec un membre du groupe djihadiste État islamique en Syrie.
(Gérard Bon et Nicolas Bertin, édité par Tangi Salaün)

Auteur: Reuters – Reuters