L’ex-ministre sénégalais Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, a été condamné lundi à six ans de prison ferme et plus de 210 millions d’euros d’amende pour « enrichissement illicite ».
« Karim Wade a été reconnu coupable du délit d’enrichissement illicite » et condamné à six ans de prison ferme et plus de 138 milliards de FCFA d’amende, selon la décision lue par le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale.
Le chef d’accusation de corruption n’a en revanche pas été retenu contre Karim Wade, qui a été désigné samedi par son parti candidat à la prochaine présidentielle.
Le parquet avait requis le 17 février contre l’ancien puissant ministre sept ans de prison ferme, plus de 380 millions d’euros d’amende, une privation de droits civiques et une confiscation de ses biens.
L’annonce du verdict par le président, Henri Grégoire Diop, a été interrompue par les hurlements des dizaines de partisans de Karim Wade présents à l’audience, dont beaucoup ont fondu en larmes, couvrant la fin de la lecture de la décision.
Karim Wade, 46 ans, en détention préventive depuis avril 2013, principal prévenu de ce procès qui s’est ouvert le 31 juillet 2014, où il comparaissait avec une dizaine de complices présumés, était absent de l’audience lundi.
Selon plusieurs avocats interrogés par l’AFP, il pourrait se pourvoir en cassation devant la Cour suprême.
Depuis le matin, le palais de justice était placé sous forte surveillance, avec des policiers et gendarmes déployés dans l’enceinte et autour du site, selon des journalistes de l’AFP.
L’ancien chef de l’Etat Abdoulaye Wade, bientôt 89 ans, qui n’a assisté à aucune audience, s’est rendu lundi matin au palais, accueilli par des vivats de militants et sympathisants de sa formation, le Parti démocratique sénégalais (PDS).
Karim Wade était accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père, ce qu’il nie.
Son patrimoine comprend, selon l’accusation, des sociétés au Sénégal et l’étranger, des comptes bancaires, des propriétés immobilières et des voitures.