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Les affiches sur les pages web de l’UFR et l’UFDG: Ils parlent communales, ils pensent présidentielle !

Que celui qui ne sait pas que Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré seront candidats à la prochaine présidentielle lève le petit doigt ! Cependant qui connait le nom d’un seul candidat d’une mairie en Guinée ?

En réalité bien qu’ils veulent occuper les rues de manière fréquente pour réclamer la tenue des communales, les leaders de l’opposition ne sont préparés que pour la présidentielle. Sur les sites web officiels de leurs partis respectifs, la communication n’est basée que sur la présidentielle : l’UFR appelle carrément à voter pour Sidya « la solution » et Cellou Dalein parle « d’alternative 2015 ».

Selon des proches de ce dernier, pour préparer la présidentielle il s’est mis à l’école des langues soussou et maninka afin de sortir du cocon foutanien. Il n’y a pas que ça : Contrairement à Magellan, Cellou n’a pas fait ces derniers temps, le tour du monde pour une simple découverte, mais pour faire soutenir sa candidature et casser l’ardeur des ‘‘petits rebelles’’ du parti nichés surtout à l’Etranger.

Du côté de l’UFR, Sidya qui croit en son étoile mais à condition d’être le seul candidat de l’opposition, met les petits plats dans les grands pour réussir ce plan. Selon nos informations, il aurait proposé à son mentor Alassane Ouattara de convaincre Cellou Dalein à lui céder la candidature unique de l’opposition. Mais Cellou n’est pas dupe. Il sait qu’en laissant Sidya passer, il attendra au moins pour dix ans –le temps des deux mandats de Sidya Touré- avant d’espérer être président. Cependant avec Alpha Condé, au pire des cas, l’attente ne durera plus que cinq ans. Sans compter que selon les dernières échéances électorales, l’UFR est toujours classée derrière l’UFDG. « Alors pourquoi Sidya ne soutiendrait pas celui qui amasse plus de voix que lui », s’interroge-t-on dans le camp du principal parti d’opposition.

Ce qu’on ne sait pas à l’UFDG ou qu’on feigne de comprendre, c’est que Sidya Touré a un problème d’égo. Son alliance avec Cellou Dalein en 2010 est plus contre Alpha Condé que constructive.

En réalité, Sidya face à Dalein se considère toujours comme le Premier ministre qui a choisi « son » ministre des Transports à une certaine époque de la vie. Et cette posture, l’homme fort de l’UFR a du mal à la quitter.

C’est dire que le vrai problème de l’opposition est sans nul doute le consensus autour d’un candidat. En parler maintenant serait comme un ébola politique. Parce qu’il y aura forcément fissure.

La parade ? C’est de trouver un sujet anesthésiant : le combat contre le chronogramme de la Ceni.

Ce combat qui pourrait aboutir au pourrissement de la situation arrange mieux Sidya Touré que Cellou Dalein qui ne comprend encore pas qu’en politique, on ne fait pas la guerre de l’autre.

Ibrahima S. Traoré