Windows 10 sera identique sur ordinateurs, téléphones et tablettes, et va s’ouvrir aux applications venant d’Android et iOS, les systèmes d’exploitation pour smartphones de Google et Apple. Microsoft va permettre aux développeurs d’utiliser le code informatique avec lequel ils créent des applications Android (Java et C++) et iOS (Objective C) pour bâtir leurs déclinaisons sur Windows 10, au lieu de devoir recommencer à zéro.
Peu de choix sur Windows Phone
Cette simplification pourrait permettre à Windows Phone de combler son manque de choix en matière d’applications: seulement 300.000 applis y sont disponibles, contre 1,2 million pour iOS et 1,3 million pour Android.
Le développement d’une application a un coût. Pour une entreprise qui débute, ou celles qui lancent une nouvelle appli avec un budget restreint, il faut faire un choix. Les développeurs commencent souvent par créer une version pour iOS. Si elle rencontre le succès escompté, elle est portée sur Android quelques mois plus tard. Le phénomène inverse existe aussi dans des pays où Android domine, comme en Chine. Mais à cause du manque de succès de Windows Phone (2,8% des ventes de smartphones en 2014), les développeurs font souvent l’impasse sur le système de Microsoft.
Retrouver ses applis sur ordinateur
En permettant aux applications d’utiliser du code déjà créé pour Android et iOS, Microsoft réduit le temps et l’argent nécessaires pour développer une appli sur son système. Autre argument de poids pour Windows 10: l’unité entre smartphones et ordinateurs. Les applications mobiles deviendront disponibles sur PC, un secteur que Microsoft domine toujours, avec presque 90% des ordinateurs du monde équipés de Windows.
Microsoft n’avait pas vraiment le choix. Google travaille sur ARC, un petit programme qui permet de lancer des applications Android à partir de son navigateur Google Chrome, et ce depuis n’importe quel système d’exploitation. Les applications mobile auraient donc débarqué sur les ordinateurs Windows de toute manière.
Ce changement est aussi le prolongement de la stratégie d’ouverture de Windows, initiée par Satya Nadella, le nouveau PDG de Microsoft. Auparavant, l’entreprise réservait les déclinaisons mobiles de ses logiciels aux utilisateurs de Windows, comme le fait Apple. Mais face au manque de succès de Windows Phone, Microsoft a décidé de proposer Office 360, l’application qui regroupe ses logiciels de bureaux phares comme Word ou Excel, sur Android et iOS. Si Microsoft porte ses propres applis sur les systèmes de ses concurrents, pourquoi ne pas accueillir les leurs?