La Commission européenne dévoile un plan d’action pour faire face à l’arrivée de migrants par la Méditerranée. Il est le résultat d’une approche nouvelle qui vise à reconnaître le bénéfice potentiel de l’arrivée de ces migrants. Mais la mesure la plus contestée est l’instauration de quotas obligatoires pour répartir entre les pays européens la prise en charge des arrivants pouvant bénéficier d’un statut de réfugié.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Ce plan a pour ambition une refonte complète de la politique d’immigration de l’Union européenne et, concernant la politique d’asile, il instaurerait pour chaque pays de l’Union européenne un système selon lequel chaque Etat serait contraint d’accueillir un quota déterminé de réfugiés. Quota basé sur sa richesse nationale, sa population, son taux de chômage et le nombre de réfugiés déjà accueillis.
On sait que plusieurs pays accueillent plus de réfugiés que d’autres, en particulier la Suède, l’Italie, le Royaume-Uni ou la France. À l’opposé, les pays d’Europe centrale et orientale, qui n’attirent apparemment pas les candidats à l’exil, en accueillent très peu. Cette idée de quota a été vivement condamnée dans son principe par le Premier ministre hongrois et par la ministre britannique de l’Intérieur qui plaide pour sa part pour le renvoi des migrants à leur point de départ.
Ce n’est cependant pas le seul volet de ce plan européen qui se concentre aussi sur trois autres aspects : d’abord la gestion des frontières extérieures et le sauvetage des embarcations en perdition, ensuite la lutte contre les passeurs et l’immigration illégale et surtout une nouvelle politique d’immigration légale. La position de la Commission est que l’Europe a besoin de main d’œuvre et qu’elle doit donc ouvrir ses portes à des travailleurs qui viendraient compenser le vieillissement de la population des pays membres.