Accueil Chronique Plume à Aboubacar Diallo du 25 Mai 2015

Plume à Aboubacar Diallo du 25 Mai 2015

plume-300x186Un calme de veillée d’armes avant la bourrasque. Oui, à ce qui semble se dessiner, la Guinée, pourrait bien très vite renouer avec ses vieux démons qui ne l’avaient quitté que le temps d’une rencontre qui n’a finalement pas valu perpette. Tout ça par la faute d’un homme qui joue la montre.

Puisque la montagne des illusions les plus démentielles qui s’étaient amoncelées autour d’un Yalta donné pour être celui du déclic, s’est effondrée tel un château de cartes, puisque ceux qui y avaient placé le moindre espoir de paix, ont été confondus à leur naïveté bigrement candide, et ont fini par changer de paradigmes et surtout de bésicles, puisque l’opposition et son chef de file, en sont rendus à la conclusion que l’adversaire politique d’en face, n’est pas du métal à forger un homme de dialogue et de compromis, mais plutôt un homme qui n’en fait et n’agit qu’à l’aune de son agenda personnel, celui d’une réélection, vogue la galère, quel que soit ce que cela coûtera, puisque tout cela n’est plus que vérité de la Palice et que chaque camp s’est mis soudain à numéroter ses abattis, on attend plus qu’ils démasquent leurs batteries. On ne le dira jamais assez, loin de nous de jouer les Cassandres, mais jugez-en par vous-mêmes, vous conviendrez avec moi que l’heure est grave, que l’heure est très grave, la roublardise et la veulerie ayant atteint le seuil de l’intolérable, oui, la roublardise et la veulerie quand elles ont été semées à tout vent, en tout lieu et en toute saison, et qu’elles ont fini par aveugler celui qui pense pouvoir les manier à volonté à tout bout de champ, pour se soustraire de tout ou pour donner le change à tous, elles finissent par lacérer et par se retourner contre celui qui en fait usage de cette façon. Voici où il a mené la terre de nos ancêtres, voici où il nous a conduit, dans un cul de sac d’une profondeur abyssale, d’une vacuité hadale. Que de faits se sont produits pour nous en convaincre, pour assoir notre conviction, notre conviction qu’il n’est pas homme à se réformer, qu’il n’est pas homme à s’amender, qu’il n’est pas homme qui, à des moments, est capable de s’élever au-dessus des calculs politiques fichtrement nauséabonds, pour voir la nation en face, pour savoir qu’elle va à vau-l’eau, que de faits nous donnent finalement raison que la seule chose qui vaille pour lui, c’est sa réélection, le reste n’étant que Roupie de Sansonnet, et qu’il fera flèche de tout bois pour y arriver : jouer la montre par une stratégie de pourrissement ou une guerre d’usure, au même moment copter des personnages faire-valoir pour se donner bonne conscience, au même moment détourner les attentions en arpentant le pays à lui conquis, pour dit-on aller à la rencontre des populations à la base, alors qu’il s’agit bien d’une campagne déguisée avant l’heure, au mépris des règles et normes d’une urgence sanitaire qu’il a contribuée lui-même à dévoyer. Mais il faut compter avec l’opposition en face de lui, pour ne pas se laisser aller à ce jeu, pour ne plus se laisser prendre à ce piège dans lequel elle s’était fait pourtant prendre plus d’une fois. Il faut compter avec elle pour qu’elle ne continue plus à avaler ses couleuvres, il faut compter avec elle pour qu’elle prenne la mesure de la gravité du moment, pour savoir qu’elle ne se loupera point. Mais ça il le sait mieux que personne, mais il n’en fera qu’à sa tête, rien n’y fera, pas mêmes les pressions douces de ses voisins ou de la communauté internationale. Mais ce qui est à dire est ceci : Depuis près de cinq ans, le peuple ne hume que l’air impur des colonnes de fumée qui s’échappent des pneus usés brûlés sur nos chaussées par des manifestants, depuis près de cinq ans, tel un scénario écrit à l’avance, c’est le même rapport de force dans nos villes et quartiers, les mêmes scènes d’intifada, de guérilla urbaine, le peuple est lassé de tout ça, il ne demande plus qu’à en être épargné désormais. Quand on claque un mandant à gérer une et seule crise, c’est que quelque part, on se doit soi-même de balayer devant sa porte. A bon entendeur salut !

reste-t-il désormais

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