Le dossier de Karim Wade a été étudié au niveau des Nations Unies. Selon L’As, le 7 mai dernier, le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies qui a visité le dossier a noté le caractère “arbitraire” de la détention du fils de l’ancien président de la République “en ce qu’elle est contraire aux articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ainsi qu’aux articles 9 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pidcp) et relève ainsi des catégories I et III”.
Les Nations Unies réclament la libération immédiate de Karim Wade. En effet, poursuit le journal, la catégorie I prévoit que la privation de liberté est arbitraire “lorsqu’il est manifestement impossible d’invoquer une base légale quelconque qui la justifie”.
Quant à la catégorie III, elle concerne l’inobservation totale ou partielle des normes internationales relatives au droit à un procès équitable. “Une gravité telle qu’elle confère à la privation de liberté un caractère arbitraire”. Le Groupe de travail des Nations Unis demande ainsi au Sénégal de “prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice, en prévoyant une réparation intégrale, conformément à l’article 9 (5) du Pidcp”.
En effet, cet article dispose que “tout individu victime d’arrestation ou de détention arbitraire à droit à une réparation”.
Les Nations Unies estiment que les délais fixés (9 mois dont 1 mois de mise en demeure, 6 mois de détention provisoire et 2 mois de procès) n’ont pas été respectés car Karim Wade a été détenu pendant 18 mois avant le verdict, le double de ce que prévoient les textes.
Le Groupe de travail des Nations Unies pense également que l’ancien ministre d’Etat n’a pas eu droit à un procès équitable du fait de “la différence de traitement entre Karim Wade et les autres prévenus, qui ont bénéficié de la liberté provisoire, n’est pas justifiés et vient aggraver la violation du droit à un procès équitable” a l’endroit de Karim Wade.