siLe moins que l’on puisse dire, c’est que c’est très facile d’accuser l’organisateur des élections qu’elles soient présidentielles, législatives,  communales ou locales. Mais comme nous enseigne le dicton populaire, celui qui voyage loin, ménage sa ceinture. Il est vrai que sur la question de l’organisation des élections présidentielles le 11 octobre prochain, pouvoir et opposition sont à couteaux tirés, faute de trouver un accord. Mais sur le terrain, le pouvoir est omniprésent.

Primo, les 34 ministres qui forment le gouvernement du président Alpha Condé étaient tous dans le pays profond comme parrain afin de battre campagne. Dieu seul sait combien le contribuable guinéen a payé pour les frais liés à ce  voyage plutôt couteux.

Secondo, le chef de l’Etat a dépêché son Premier Ministre dans le pays profond pour 15 jours. Histoire de prendre langue avec les citoyens pour parler de paix et d’unité nationale  et de sensibiliser contre la maladie  Ebola. Version sans doute officielle mais qui ne trompe personne. Partout, Mohamed Saïd Fofana  connu pour sa largesse débloque des dizaines voir des centaines de millions de GNF.  La suite est connue.

Tierso, le président Alpha Condé lui-même n’est pas tranquille à Conakry. Autrefois friand pour les voyages à l’étranger, le président guinéen est maintenant dans le pays profond. Chaque semaine, il visite entre deux et trois préfectures. Sans compter les sous-préfectures et autres localités du pays. Là également, il est difficile de dire combien Alpha Condé dépense  pour pouvoir amener des citoyens à épouser son programme de société afin de voter pour lui. Sans conviction peut être.

En tout cas le week-end écoulé, samedi et dimanche, il a successivement visité Faranah et Dabola en haute Guinée.

Mais dans tout ça, l’opposition guinéenne est abonnée aux critiques sur l’enrôlement des mineurs, à l’ inversion du calendrier électoral et à la guerre fratricide pour une candidature unique de l’opposition qui divise Cellou et Sidya.

A ce jour, il est difficile de dire avec le président, les Ministres et Premier Ministre en campagne électorale sur le terrain  que  le président sortant a pris une avance sur ses concurrents. La seule certitude, c’est que la présence des membres du gouvernement, hauts cadres de l’Etat et du président Alpha Condé  dans le pays profond avec des milliards de GNF du contribuable guinéen ne laissera pas indifférent les électeurs.

Il est donc temps et grand temps pour l’opposition  guinéenne de changer de stratégie. A moins qu’elle ne soit la plus bête d’Afrique comme nous  le soutien Jean-Marie Doré depuis 1991.

Almamy Kalla CONTE