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Souleymane Troban Keïta l’auteur du livre « La Guinée, victime des Guinéens » « le pays continue à souffrir du comportement de ses enfants »

SouleymaneLa Guinée, depuis l’indépendance, selon l’auteur Souleymane Troban Keïta « le pays continue à souffrir du comportement de ses enfants », dit-il. Pour décrire tous ces maux dont est malade son pays, il a préféré la poésie, comme genre littéraire pour s’exprimer.

Dans un bouquin de 102 pages divisés en 5 chapitres, il explique le paradoxe de ‘’sa Guinée’’, reconnue mondialement comme un véritable scandale à cause des richesses de son sol et de son sous-sol, de sa pluviométrie abondate et d’autres richesses inestimables et fort malheureusement, à la queue du classement mondial des pays les plus pauvres.

C’est en présence du ministre du Commerce, Marc Yombouno, des hauts cadres du ministère des Guinéens de l’étranger ainsi que des journalistes, parents et invités que l’auteur a procédé à la dédicace de son livre qu’il a intitulé ‘’La Guinée, victime des Guinéens’’. C’était dans la médiathèque du centre culturel franco-guinéen, mercredi 10 juin 2015.

Edité par la maison L’Harmattan Guinée, pour le préfacier, Lansana Condé, Professeur de lettres et critiques littéraires : « dans ce texte, ce qui a retenu mon attention, c’est bien le fait que la Guinée soit malade. Dans les marchés, bureaux, gouvernement, partis politiques… », revèle-t-il. Et de rajouter : « cette œuvre plus plaidoyer que réquisitoire de l’héritier de la grande famille impériale du Mandén, s’adresse comme la parole du sage, au cœur et la tête, plus qu’aux oreilles ».

Quelques extraits. Poème ‘’le vote atypique’’ : j’ai voté, voté pour le candidat et non pour son programme de société, j’ai voté, voté pour son nom de famille, et non pour ma conviction, j’ai voté, voté pour protéger mon poste et non pour l’idéologie du parti, j’ai voté, voté au nom de la communauté et non pour la réalité de mon pays, j’ai voté, voté par passion et non par raison, j’ai voté, voté parce que, j’ai reçu des consignes tribale, régionaliste, ethnocentriste, communautariste…

Lu par notre confrère Soriba Sorel Keïta de la télévision nationale, ce poème datant des élections présidentielles de 1993 est bien d’actualité. Un autre extrait lu par l’auteur lui-même, un véritable coup de gueule qui n’hésitera pas de susciter le débat. « Que tes fils et filles commerçants importent des denrées périmées, impropres, à la consommation et les vendent à leurs frères et sœurs guinéens sans sanction, ni morale. Qu’ils prolongent eux-mêmes les dates de péremption desdits produits malsains, des boîtes de conserve et autres avaries, qui continuent à causer des maladies inguérissables au sein de la population, en toute impunité. Qu’ils vendent des poulets pourris, des dindons pourris, de la viande pourrie, des foies pourris et autres produits avariés aux Guinéens en toute impunité… »

Des piques auxquelles, le ministre du Commerce a réagit en disant ceci : « Tout le monde est à la fois victime et coupable. La situation dépeinte par l’auteur date il y a des années de cela. Présentement, on ne retrouve pas de la viande pourrie, des produits avariés depuis que nous menons des mesures draconniennes contre ces personnes que l’auteur qualifie de sans morale », précise-t-il.

Ce livre composé de 23 poèmes aborde des thèmes tels que l’amour ou encore l’immigration dont sont victimes de nombreux Guinéens et Africains.

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