Lutter contre le paludisme grâce à des drones qui piègeraient les moustiques ? Actuellement en phase de tests, ce projet un peu fou de Microsoft, baptisé Premonition, pourrait voir le jour en 2020.
Souvent accusés de favoriser « l’espionnage » des zones sensibles, les drones seraient, pour cette fois, investis d’une mission ambitieuse de santé publique : anticiper des épidémies de paludisme, de fièvre jaune, dechikungunya ou de dengue, en capturant les moustiques directement dans les zones à risque avant qu’ils n’infectent les populations.
Ces quatre maladies dites vectorielles sont en effet transmises par le moustique : l’insecte qui se nourrit de sang (le vecteur) transmet à l’homme un virus ou une bactérie.
Pour ce projet Premonition, Microsoft travaille en collaboration avec les universités américaines de Pittsburgh et de Johns-Hopkins.
Le principe du drone « piégeur de moustiques »
Devenu un minilaboratoire de biologie, le drone pourra survoler des zones difficiles d’accès, capturer des moustiques et réaliser des prélévements de sang.
Ces données seront transmises en temps réel sur une plateforme informatique : des logiciels surpuissants effectueront le séquençage du génome des agents pathogènes découverts, en les couplant avec des bases de données informatiques.
Il s’agira de déterminer notamment si les moustiques étudiés sont vecteurs de maladies. Ce projet permettra aussi de cartographier les mouvements des virus et de les comparer aux déplacements des populations.
La firme américaine ne fabriquera pas les drones, elle prend en charge la mise au point des logiciels. Comme l’explique la firme sur son site, « de nouveaux algorithmes doivent être développés pour rechercher rapidement les virus et microbes, qui sont comme des aiguilles dans les bottes de foin que représentent les données”.