Le dialogue politique tant réclamé par l’opposition a été effectivement lancé la semaine écoulée, dans des conditions exigées par Cellou Dalein Diallo et ses compagnons de lutte, sous l’égide de la communauté internationale. En présence des représentants de différentes tendances politiques du pays, ayant chacune dans sa besace des exigences, et bien entendu du gouvernement qui a tout à gagner à calmer le jeu à la veille d’importantes joutes électorales. Au terme des débats qui se déroulent au palais du peuple, à trois mois de la présidentielle annoncée pour le 11 octobre 2015, une solution consensuelle devrait être envisagée aux différents problèmes qui divisent. En d’autres termes, l’opposition guinéenne qui dénonce à tout bout de champ des violations répétées de la constitution et des lois en vigueur dans notre pays a, à présent, toutes les cartes en mains. Pour avoir accepté de se mettre autour de table de négociation où se trouve également la communauté internationale, caution même de la transparence du processus électoral, elle a déjà emprunté le chemin idéal devant déboucher sur les réponses aux différents points de sa plateforme revendicative. Elle aura notamment le loisir de démontrer avec des moyens techniques qu’elle dispose que les élections communales peuvent être bel et bien tenues avant la présidentielle du 11 octobre. Des arguments qu’elle va opposer à ceux de la mouvance présidentielle et de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, au sein de laquelle figurent ses propres représentants avec un arbitrage certain de la communauté internationale. Pour que l’opinion nationale et internationale sache désormais à quoi s’en tenir.
En attendant, une chose est sure, c’est que le temps n’est pas galant et joue surtout contre les contempteurs du chronogramme présenté par la CENI. En tout cas, à mesure que l’on évolue la chance pour la tenue des communales avant la présidentielle s’amoindrit. D’où la nécessité en particulier pour l’opposition de se doter de stratégie efficace de combat mais aussi de structurer son plan de travail. Au risque de se faire surprendre à tout moment par une mouvance présidentielle rompue à la tâche.