Saran Sérémé est connue pour avoir conduit la marche des femmes d’octobre 2014. Armées de simples spatules, les manifestantes avaient bravé le dispositif sécuritaire pour dénoncer la modification de la Constitution qui devait permettre à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat à la tête du Burkina Faso. Elle a été investie candidate du PDC au cours d’un congrès extraordinaire qui s’est tenu à Bobo-Dioulasso, dimanche, sur le thème « changement de comportement et de mentalité pour un développement équitable, durable et harmonieux ».
« L’amazone de Tougan » – du nom de son fief dans le nord du pays – a fustigé devant ses partisans et sympathisants la gestion du pays par l’ancien président Blaise Compaoré et son équipe. « Le peuple burkinabè a trop souffert de la gabegie, de la mal-gouvernance, de l’injustice et de l’intolérance. Il est temps que la jeunesse prenne son destin en main », a-t-elle clamé.
Mise en garde à ceux qui veulent « engendrer le chaos »
S’exprimant sur le conflit qui oppose le Premier ministre Isaac Zida et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), Saran Sérémé a mis en garde, à l’image du président Michel Kafando, ceux des protagonistes qui veulent « engendrer le chaos » au Burkina Faso et entendraient empêcher la tenue des élections du 11 octobre prochain. Elle a martelé que « les Burkinabè n’accepteront pas que leur révolution soit récupérée par n’importe quelle main » et que le peuple burkinabè « restera uni pour sauvegarder l’intérêt du pays ».
Saran Sérémé, qui s’était toujours affichée dans la lutte contre la modification de l’article 37, interpelle tous les acteurs de la crise actuelle sur le respect des délais de la transition. « Quand il y a des faux complots ourdis, nous, les politiques, avançons. Car l’objectif est d’atteindre l’alternance démocratique que certains ne veulent pas », a-t-elle déclaré avant d’ajouter que « l’esprit et la lettre de la Charte doivent être respectés pour les élections d’octobre 2015. »
RFI