C’était l’un des derniers vestiges de la Guerre froide. Le géant américain et Cuba se toisaient depuis la rupture des relations diplomatiques décidée en janvier 1961 par le président américain Dwight Eisenhower.
Depuis, le mur de Berlin est tombé, le président Barack Obama a reconnu l’échec de la politique américaine vis-à-vis de La Havane, et à Cuba, Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel, a lancé des mesures d’ouverture économique.
Quand les deux présidents se sont serré la main à Johannesburg en décembre 2013 lors des obsèques de Nelson Mandela, cela faisait déjà six mois qu’ils avaient entamé des négociations secrètes en vue de ce rapprochement. Dix-huit mois de tractations avec la médiation du Vatican et le 17 décembre dernier, les deux présidents prenaient le monde par surprise en annonçant la reprise prochaine de leurs relations diplomatiques.
Depuis décembre, des délégations américaines et cubaines se sont rencontrées à plusieurs reprises. Lundi 20 juillet, les sections d’intérêt respectives seront transformées officiellement en ambassades, à Washington et à La Havane.
Un symbole fort, une première phase dans le processus vers la normalisation des relations qui devrait être bien plus long pour régler les différends entre les deux pays, comme la levée de l’embargo réclamée par Raul Castro. « Les décennies d’hostilité ne vont pas disparaître du jour au lendemain » déclarait d’ailleurs en janvier dernier la représentante du département américain Roberta Jacobson.
Le rétablissement des relations diplomatiques est une chose, la normalisation des relations entre les deux pays sera beaucoup plus longue et compliquée