Une croissance rapide
L’Afrique est le continent dont la population s’accroît le plus vite, en raison d’un indice de fécondité très élevé. Ce taux de natalité, encore important en Afrique, n’est pas lié à un refus de la contraception mais plutôt à l’inefficacité des programmes nationaux de limitation des naissances. Si dans certains continents comme l’Asie et l’Amérique latine, ces politiques de limitation des naissances ont pu voir le jour, il en est autrement pour l’Afrique subsaharienne, où la démographie est encore une dimension négligée voire taboue des politiques de développement. Aussi, le faible niveau d’instruction n’est pas favorable à la baisse des naissances puisque les jeunes filles ayant bénéficié de peu d’études se marient très jeunes et n’ont généralement pas d’activité professionnelle. Le taux de natalité demeure donc élevé dans les campagnes africaines.
2,2 milliards d’Africains en 2050
En 2015, la population du continent noir est de 1,2 milliard d’habitants. D’ici 2050, la population approcherait les 2,2 milliards d’habitants. En d’autres termes, le quart de la population mondiale sera d’origine africaine. Cette transition démographique va bouleverser les économies à l’échelle macro et micro économique. Le Population Reference Bureau (PRB) estime ainsi que d’ici 2050, la population de l’Afrique sera supérieure à celle de la Chine et de l’Inde, et trois fois supérieure à celle de l’Europe. Quant au Nigéria, avec sa croissance démographique folle, il dépassera sur le plan démographique la population des États-Unis d’ici 2100, devenant le troisième pays le plus peuplé au monde, indique Gilles Pison, chercheur à Institut National d’Études Démographiques (Ined).
Quelles sont les conséquences ?
Cette croissance démographique va engendrer de nombreux bouleversements économiques : une expansion de la classe moyenne, une forte urbanisation et des millions de jeunes disponibles sur le marché du travail. Le risque économique de cette explosion démographique est de voir se multiplier les bidonvilles, les personnes sans domicile fixe, des jeunes désœuvrés qui vont grossir les rangs des gangs et des groupes armés, émission de polluants organiques.
Face à cette explosion démographique, une solution se profile : l’augmentation du niveau d’alphabétisation. Il faut que le secteur éducatif soit érigé en priorité absolue. En effet, seule l’éducation permettrait véritablement de faire chuter l’indice de fécondité. Dans un avenir proche, la baisse de la fécondité est encore illusoire. Cependant, l’accès à l’éducation contribue à faire baisser la fécondité non désirée, en améliorant la connaissance des méthodes de contraception, tout en conduisant à une diminution de la fécondité souhaitée, en contribuant à une baisse de la demande d’enfants et une évolution des modèles familiaux. L’éducation pourrait donc être cette arme d’instruction massive qui diffuse les valeurs de la croissance et du développement et qui enrayerait le cercle vicieux de la procréation à tout prix.