Au lendemain de l’assassinat du bras droit du chef de l’État Pierre Nkurunziza, Pierre-Claver Mbonimpa, farouche opposant au président et figure des droits de l’Homme burundais a été grièvement blessé par balles, lundi soir, à Bujumbura.
Pierre-Claver Mbonimpa, célèbre défenseur des droits de l’Homme au Burundi et farouche opposant à Pierre Nkurunziza, a été grièvement blessé par balles lundi 3 août dans la soirée à Bujumbura, ont annoncé des proches. Ce nouvel incident intervient au lendemain du meurtre d’Adolphe Nshimirimana, le bras droit du président Nkurunziza nouvellement réélu.
« Il est très grièvement blessé, il est à l’hôpital », a déclaré Balthazar Fengure, vice-président de l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodh), que préside Pierre-Claver Mbonimpa, opposant notoire au 3e mandat du président Nkurunziza. Selon Innocent Muhozi, personnalité de la société civile burundaise, proche du blessé, « des hommes à moto lui ont tiré dessus alors qu’il rentrait chez lui ».
Pierre-Claver Mbonimpa, âgé d’une soixantaine d’années, plusieurs fois emprisonné au Burundi, avait appelé publiquement à manifester contre le 3e mandat de Pierre Nkurunziza, malgré l’interdiction du gouvernement, ce qui lui avait valu d’être arrêté le 27 avril et de passer 30 heures aux mains du Service national du renseignement (SNR), avant d’être libéré sans être inculpé.
Plusieurs fois incarcéré
Il avait aussi été incarcéré en 2014 durant quatre mois et demi, avant d’être remis en liberté provisoire pour raisons de santé, dans le cadre d’une procédure judiciaire le visant pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Le militant avait accusé les jeunes du CNDD-FDD au pouvoir, les Imbonerakure, de recevoir une formation paramilitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine.
Son arrestation était intervenue après la publication, dans la presse locale, d’une note confidentielle de l’ONU faisant état de la distribution d’armes par le gouvernement à ces jeunes militants, ce que Bujumbura avait fermement démenti. Les Imbonerakure, qualifiés de « milice » par l’ONU, sont accusés d’intimider et d’exercer des violences contre les opposants au président Nkurunziza.
Depuis plusieurs jours, l’ambiance est délétère au Burundi. Dimanche 2 août, Esdras Ndikumana, le correspondant de RFI, a été arrêté et roué de coups. Le journaliste a été arrêté par les forces de sécurité gouvernementales alors qu’il prenait des photos sur les lieux de l’attaque à la roquette contre le général Adolphe Nshimirimana. Retenu deux heures dans leurs locaux, il dit avoir été violemment frappé au dos, aux jambes et sur la plante des pieds, avant d’être relâché et hospitalisé.
Avec AFP