« Je ne vois pas un candidat gagner la prochaine élection au premier tour. Si nous avons un deuxième tour, nous avons la chance de rassembler toute l’opposition autour du candidat le mieux placé pour battre le candidat sortant », a déclaré à l’AFP le responsable du Front populaire ivoirien (FPI).
Alassane Ouattara, le chef de l’État sortant, doté d’un bon bilan économique, marqué par une croissance annuelle de 9%, mais critiqué pour les faibles avancées de la justice durant son mandat, est le grand favori du scrutin d’octobre, qualifié de crucial pour la stabilisation du pays.
« Nous ambitionnons de battre M. Ouattara dès le premier tour si possible, et dans tous les cas au deuxième tour en rassemblant toute l’opposition » et tous les « déçus » de son camp, a insisté M. Affi, en dénonçant le bilan du président sortant.
Alassane Ouattara « n’a pas réalisé la réconciliation nationale. (…) Tous les Ivoiriens se plaignent. Il n’a pas fait la paix. En définitive, son bilan est négatif à tous points de vue », a affirmé M. Affi qui fait aussi face à une fronde au sein du FPI.
M. Ouattara quant à lui vise une victoire dès le premier tour.
Son alliance avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de M. Bédié a déjà fait ses preuves en 2010 : au 2e tour de la présidentielle, M. Bédié – arrivé 3e au premier tour – avait appelé à voter pour M. Ouattara, lui permettant de l’emporter face à Laurent Gbagbo, alors au pouvoir depuis dix ans.
Mais cette fois-ci, trois membres du PDCI ont décidé de faire acte de candidature à la présidentielle d’octobre.
C’est dans une ambiance festive que M. Affi a été investi samedi candidat du FPI pour la présidentielle face à plusieurs centaines de militants portant un uniforme à son effigie, sous le slogan « Le changement maintenant ».
La Côte d’Ivoire vivra en octobre une élection cruciale pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.
Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la crise ouverte entre les deux camps a fait plus de 3.000 morts, selon l’ONU.