Le « destin de la feuille morte »qui plane et s’agite d’un endroit à un autre serait-il celui des hommes et femmes ayant fait le choix de l’engagement politique dans notre société? On peut comprendre que dans un pays exposé à la précarité, où l’élite aspire à l’honneur, à la gloire, à l’exercice continue de responsabilités publiques et d’autres avantages, que la vie des partis politiques, surtout de l’opposition, ne soit pas un » long fleuve tranquille ». On comprend mal, en revanche, que beaucoup des personnes qui quittent l’opposition, parce qu’elles n’y ont pas trouvé leur compte à cause d’intérêts et ambitions contrariés, se croient, en rejoignant le pouvoir, subitement meilleurs et supérieurs à ceux qui restent encore de l’autre côté par conviction et par patriotisme.
»Pour se vendre cher » alors qu’il y a longtemps qu’ils s’achètent à vils prix, pour plaire au pouvoir alors que celui-ci les voit déjà d’un regard de dégoût, des »démissionnaires » au mépris de la courtoisie militante et de l’éthique du compagnonnage passé se croient obligés de discréditer leur parti d’origine et son action, avec le secret espoir de saper le moral des militants. Peine perdue à l’UFDG, un parti auquel on peut adhérer sans avoir à s’expliquer, dont on peut partir aussi sans avoir besoin de se justifier comme certains le font parfois; quand on veut, malgré tout, le faire, il est souhaitable de le faire avec honnêteté et sincérité, sans porter atteinte à l’honneur des responsables du parti ou insulter l’intelligence des millions de militants et sympathisants mobilisés et déterminés, totalement désintéressés et engagés pour leur pays qui, même en cas de victoire du parti, ne revendiqueront ni postes ni titres. Ils sont les plus méritants.
Au demeurant, l’UFDG enregistre beaucoup plus d’adhésions, qui renforcent ce parti des citoyens, qu’elle ne peut souffrir du départ de responsables déçus et frustrés (toujours une tempête dans un verre d’eau) pour n’avoir pas obtenu une responsabilité ou pour avoir été recalé à un poste dans le parti.
L’UFDG, comme tous les grands partis et même dans les vieilles démocraties, certes peut être confrontée à des défis et des difficultés, mais demeure le premier mouvement populaire de Guinée. Parce que la force et la légitimité du parti reposent sur la détermination et l’engagement de ses nombreux militants. Ceux-ci, par leur désintéressement, leur adhésion aux idéaux du parti, leur fidélité à leur leader derrière lequel ils restent unis et soudés, font l’honneur de la politique et constituent la sève nourricière de notre entreprise démocratique. L’UFDG est à leur écoute et leur rend encore un vibrant hommage pour leur mobilisation et leur vigilance permanentes, ainsi que pour les innombrables sacrifices consentis afin de défendre la République et ses valeurs, afin d’entretenir l’espoir de la Démocratie et de la liberté.
Tant que ces soldats anonymes et intrépides de l’intérêt général et porte-drapeau de l’UFDG seront debout et mobilisés, comme ils l’ont toujours été, l’UFDG ira de victoire en victoire, jusqu’à son accession prochaine et inéluctable au pouvoir. Ce peuple militant de l’UFDG, qui se bat par devoir patriotique et par conviction démocratique, ne se sent pas concerné ni ébranlé par les querelles de leadership et les conflits d’intérêt au sein des hommes et femmes d’une élite, depuis toujours plus à l’aise avec le pouvoir que dans la lutte difficile pour le changement et les conquêtes démocratiques. Avant eux le parti a existé ; après eux, le parti continuera à vivre, porté par la force de ses militants et l’idéal de ses dirigeants.
Alpha Condé maintenant qu’il est au pouvoir est souvent courtisé et sollicité par les mêmes, comme il le rappelle souvent, qui, tout le temps qu’il avait été dans l’opposition l’ont fui et combattu. Il n’a pu compter que sur ses militants, abandonné par l’élite du pays et trahi par beaucoup de ses collaborateurs proches. Ironie de l’histoire, il est entouré aujourd’hui de cadres et hommes d’affaires qui l’ont combattu au profit d’un régime auquel on sait maintenant qu’ils avaient été liés plus par calcul et pour des intérêts personnels que par conviction ou au nom de l’intérêt général. Beaucoup de personnes qui ne sont pas faites pour l’opposition, même lorsqu’elles s’y retrouvent par dépit ou par accident, tôt ou tard déménagent. A méditer pour l’opposant Alpha Condé devenu Chef de l’Etat.
En dernier ressort, rappelons que l’UFDG appartient à ses militants, intraitables dans leurs convictions et leur choix politique. Nous aussi, nous accéderons au pouvoir et dès cette année. L’histoire se répète toujours. A Bon entendeur…
Souleymane Thiâ’nguel BAH