Et si de plus grands intérêts que ceux d’une simple réélection avaient mis en branle la super-machine diplomatique des grandes puissances? Et si ce n’était pas Alpha Condé qui avait le dernier mot???
Dans un livre paru en 2014, Sarkozy se confiait à des journalistes: nous avons sorti Laurent Gbagbo et installé Ouattara. Impossible! avaient clamé à l’époque les pro-Ouattara.
Pourtant, il n’y a pas longtemps, Mugabé, l’ »homme dangereux » (c’est ainsi que la France le présente) dénonçait sur plusieurs médias le refus que lui a opposé Ouattara de fouler le sol ivoirien. Mugabé déclarait sans fards que le Président ivoirien obéissait là à une injonction de l’Elysée.
Autre fait instructif, les révélations de Snowden sur le scénario « d’écartement » de Dadis. Des échanges de courriels qui n’attestent pas que de son éviction du pouvoir, mais, aussi de sa convalescence forcée à Ouagadougou. Que Ouattara ait refusé une nouvelle fois sa terre à un « perturbateur de l’ordre des choses » ne me surprend pas!
Je me suis par ailleurs demandé: Alpha a-t-il plus à gagner (en électorat) en empêchant le retour de Dadis? Quel intérêt a-t-il à faire de lui un symbole dans l’imaginaire guinéen? Ma réponse, rien ou pas grand’chose!
Au demeurant, cet énième retour avorté aura eu le mérite (et Alpha Condé le sait) d’attribuer à Dadis le poids qu’il n’a peut-être pas politiquement, ou si vous préférez, le « démérite » de le grandir, tout simplement!
Et pour qu’il revienne, militants et sympathisants devraient savoir que dans ce gros village politique que l’on appelle le monde, hélas, la Guinée n’appartient pas forcément aux guinéens. Dadis est une histoire de communauté internationale, depuis le départ!
Alpha est peut-être en partie responsable, mais la véritable montagne, ce n’est pas à Conakry qu’il faut la pousser!
Tamba Zacharie Millimouno