Le dernier accord issu du dialogue national pour la présidentielle 2015, la situation d’Ebola, la sécurité transfrontalière étaient entre autres sujets abordés par le chef de l’Etat au cours de ce face-à-face avec les journalistes de la presse nationale et internationale. Cette conférence de presse, faut-il le rappeler, s’inscrit dans le cadre des rencontres périodiques entre le Président de la République et les hommes de médias pour éclairer les lanternes des uns et des autres sur l’évolution de la situation sociopolitique du pays.
A l’entame, le Pr. Alpha Condé a indiqué que cet accord qui vient d’être signé entre le gouvernement, la mouvance présidentielle et l’opposition et qu’il qualifie d’illogique, a été accepté dans le souci de maintenir la paix et permettre à chaque Guinéen d’aller aisément à l’élection présidentielle. Par conséquent, le chef de l’Etat a précisé que la Guinée est un Etat de droit et que ce principe sera appliqué à la lettre.
Concernant la lutte contre le virus Ebola, le conférencier a expliqué qu’un vaccin a été trouvé. Aux dires du Pr Alpha Condé, c’est sous son insistance que ce vaccin a été expérimenté et qui produit aujourd’hui les résultats positifs avec 4000 personnes déjà vaccinées. Pour cela, le chef de l’Etat a dit avoir discuté avec les experts pour non seulement l’homologation de ce vaccin, mais aussi pour la tenue d’un sommet en septembre 2015 en Guinée concernant la vulgarisation du produit afin que tous les Africains soient vaccinés. Pour le Président de la République, le souci majeur dans cette démarche, est que ce vaccin soit fabriqué en Afrique et particulièrement en Guinée qui a connu le premier cas d’Ebola ces dernières années. Toujours sur le même sujet, le Président Alpha Condé a indiqué que cette maladie, bien qu’elle ait fatigué le pays, a permis de tirer un certain nombre de leçons. Il s’agit selon le chef de l’Etat de renforcer le système sanitaire du pays et cela implique la construction de Centres hospitalo-universitaires dans les Régions, d’hôpitaux dans les Préfectures, de dispensaires dans les Sous-préfectures et de Centres de santé dans les Districts. Selon le chef de l’Etat, cette disposition vise à permettre aux populations des localités d’avoir accès aux soins sur place.
Une autre leçon que le chef de l’Etat a tirée de la situation d’Ebola est l’appui qu’il faut apporter aux entreprises guinéennes. En ce sens qu’au moment où cette maladie inquiétait, la plupart des sociétés étrangères ont abandonné le pays et ce sont les entreprises guinéennes qui sont restées. De ce fait, le conférencier a souligné que la récente visite des hommes d’affaires nigérians en Guinée s’inscrit dans cette dynamique. La construction de routes pour permettre le déplacement des malades et d’usines pour transformer les produits sur place, font partie également des leçons tirées par le Pr Alpha Condé par rapport à Ebola. Le Président Alpha Condé a également dit que l’apparition du virus Ebola a prouvé que l’ethnocentrisme ne sert à rien en Guinée pour la simple raison que pendant la période de cette maladie, les frontières ont été fermées à tous les Guinéens et non à une seule ethnie. Dans le dossier Ebola, le chef de l’Etat a signalé aussi que la Guinée a renoué la coopération avec certains pays pour la construction de barrages hydroélectriques tels que Souapiti et qu’un financement de la BAD (Banque africaine de développement) a été obtenu pour la fourniture d’électricité au Sénégal et au Mali à partir de la Guinée.
Concernant la sécurité transfrontalière, le Président Alpha Condé a fait savoir que le gouvernement a trouvé un accord avec les pays voisins pour les patrouilles communes en vue de sécuriser les frontières.
Répondant à certaines questions des journalistes, le Président Alpha Condé s’est abstenu de tout commentaire sur le dossier Moussa Dadis Camara avant de préciser que c’est à la justice guinéenne de se prononcer sur le cas des 13 personnes inculpées dans l’affaire du 28 septembre 2008.
Par rapport à sa tournée dans les sous-préfectures, le chef de l’Etat a dit avoir initié cette démarche pour connaitre les réalités de ces populations qui l’ont élu et cela permettra de mettre l’autorité de l’Etat dans ces localités.
Au sujet des blocs 1 et 2 de Simandou, le Président Alpha Condé a dit que les raisons qui font que le pays n’a pas lancé un appel d’offres, s’expliquent par le fait que le gouvernement est en train de réfléchir sur la meilleure politique minière à adopter pour ne pas mettre justement nos mines aux enchères.
S’agissant du bilan de son mandat, le conférencier a fait savoir que c’est au peuple de faire ce bilan. Toutefois, le chef de l’Etat reconnait avoir fait en 5 ans plus que ses prédécesseurs n’ont fait en 50 ans.
Le Bureau de Presse de la Présidence