La Guinée-Bissau connaît depuis quelques semaines, une grave crise politique opposant le président José Mario Vaz et son ancien Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, par ailleurs, chef du parti au pouvoir. Dans cette crise l’armée s’est formellement engagée à rester neutre et à obéir au pouvoir civil.
Selon le représentant spécial de l’ONU en Guinée-Bissau, Miguel Trovoad, l’armée de Bissau va rester en marge de la crise politique et restera fidèle au pouvoir. Le diplomate onusien affirme avoir rencontré récemment le chef d’état-major général et les commandants des trois branches des forces armées. «Les militaires ont affirmé avec force qu’ils sont décidés à se tenir totalement à l’écart de la scène politique et à observer une attitude républicaine de soumission au pouvoir civil et d’obéissance à la constitution», a-t-il souligné.
La Guinée-Bissau a connu, depuis son indépendance en 1974, plusieurs coups d’État, réussis ou avortés, dans lesquels les militaires ont souvent joué un rôle prépondérant. Depuis le 12 août dernier, une nouvelle crise est déclenchée au sommet du pays avec les divergences entre le Président José Mario Vaz et son ancien Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, qui a fini par le limogeage du gouvernement.
L’Assemblée nationale bissau-guinéenne réclame le départ du nouveau chef du gouvernement, Baciro Dja, le 3e Vice-président du PAIGC nommé le 20 août dernier.
Le représentant de l’ONU en Guinée Bissau a indiqué que malgré la crise, la communauté internationale maintient son soutien au pays. Les quelque 1,2 milliard de dollars promis pour le développement du pays jusqu’en 2020 par une conférence des donateurs tenue en mars dernier à Bruxelles seront versés.
Toutefois, Miguel Trovoada avertit qu’un scenario de crises à répétition, sans paix ni stabilité durable mettrait en danger ce soutien.
Pour sa part, l’ambassadeur de Guinée-Bissau, Joao Soares Da Gama au Conseil de sécurité a appelé à un soutien de la communauté internationale en faveur d’une résolution pacifique de cette crise.