« Les estimations sont qu’au moins 50 militaires de l’Amisom ont été tués », dans l’attaque de la base de Jalane, dont les shebab se sont un temps rendus maîtres, indique une note rédigée à l’intention de diplomates. Au total « une centaine de soldats de l’Amisom manquent à l’appel, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont morts », poursuit cette note. Certains pourraient s’être cachés dans les environs du camp, repassé mardi soir sous le contrôle de la Force africaine.
Ce bilan rejoint celui des Shebab, qui ont revendiqué cette nouvelle attaque contre l’Amisom et affirmé avoir tué une cinquantaine de soldats de la force de l’UA. Mardi soir, l’Amisom avait indiqué être toujours « en train d’évaluer le nombre de tués et les dégâts ». Selon un porte-parole de la Force, environ 150 militaires ougandais ainsi que des soldats de l’Armée nationale somalienne étaient stationnés dans cette base, située dans la région de Basse Shabelle. Selon la note, 25 soldats somaliens ont également été tués durant l’attaque.
Environ 200 Shebab auraient pris part à l’attaque
« Les Shebab ont détruit deux ponts alentour, isolant la position, avant de lancer leur attaque sur le camp, en utilisant un véhicule suicide » contre l’entrée ; « il semble que les shebab aient ensuite lancé une vague d’assaut avec environ 200 combattants », selon la note adressée aux diplomates.
« L’Amisom avait récemment retiré son armement lourd (tanks et artillerie) de la position pour l’utiliser ailleurs sur le théâtre des opérations », soulignent les auteurs, déplorant qu’un « ciel bas et des obstacles à l’atterrissage » et le fait que les appareils de combat des aviations kényane et éthiopienne étaient « indisponibles au moment de l’attaque » aient empêché l’envoi de renforts et un soutien aérien.
L’Amisom, dont les 22 000 hommes épaulent les forces progouvernementales somaliennes, a chassé les Shebab de Mogadiscio en 2011. Depuis, ceux-ci ont également fui de l’ensemble des localités d’importance qu’ils contrôlaient dans le sud et le centre de la Somalie. Ils contrôlent néanmoins toujours de larges zones rurales du pays, plongées dans le chaos et privées de véritable État central depuis le début des années 1990. Confrontés à une puissance de feu supérieure, ils sèment désormais la terreur par des attentats-suicides et des attaques complexes, parfois même jusqu’au cœur de Mogadiscio.