Huit orphelins, deux veuves. L’assassinat du président de la section motard a eu de graves conséquences. Le président du Bloc libéral, Faya Millimouno, voit dans cet assassinat, la main des « criminels qui se promènent dans la ville qu’on appelle des donzos », a accusé le président du BL lors d’une conférence de presse. Aujourd’hui, il y a juste un an depuis cet assassinat. Toujours rien.
Le gouvernement avait dépêché des ministres dont Said Fofana, à la maison mortuaire. Promesses et vents en l’air. Faya du BL égrène : « Le cas de Madame Boiro qui a été assassinée et jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas eu une évolution sensible dans l’enquête concernant cet assassinat. Nous avons vécus l’assassinat de Paul Cole. » Le leader du BL trouve que le sang a beaucoup couler et clame : « Trop c’est trop ! Nous ne pouvons plus accepter de rester des bras croisés pour voir des guinéens mourir comme des chiens ou comme des poulets. » Et Faya Milimono d’interpeller et de fustiger: « Nous interpellons le président de la République, son gouvernement et surtout les forces de défense et de sécurité qui sont témoins de cette réalité. Nous sommes une République et nous avons une armée qui a la pleine responsabilité de maintenir l’intégrité du territoire national. Nous avons la gendarmerie et la police qui sont censées assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens. Ou l’autorité dégage ou elle prend les dispositions pour que les bandits que nous appelons les donzos quittent les rues de Conakry. »
De son côté, la mouvance a assimilé l’assassinat du motard à une affaire de farine avariée. « Monsieur Diallo, chef de la section motard de l’UFDG, était un boulanger. Comme par hasard, sa mort a coïncidé à la saisie de 4 mille tonnes de farine avariée. Faut-il chercher les causes de cet assassinat de ce côté ? », disaitDamaro. On comprend donc pourquoi les enquêtes promises par le Premier ministre au nom du gouvernement n’ont jamais abouti. Auparavant, c’est toute la presse du RPG qui tentait de noyer le poisson.
Très fort dans la confusion, l’amalgame et les accusations fortuites, le RPG veut tirer absolument les marrons du feu. De l’avis de cette presse, « les vrais défenseurs du boulanger devraient savoir raison garder jusqu’à la conclusion de la procédure judiciaire. Car, l’assassinat du boulanger intervient quelques jours après qu’un réseau de trafiquants de farine avariée a été pris en flagrant délit, dans la nuit du mercredi 10 à jeudi 11 septembre dernier, au quartier Matam-Centre à Conakry, par le secrétariat général de la lutte contre la drogue et le crime organisé. Boulanger rime bien avec farine et des surprises pourraient sortir de là. » Cette presse qualifie de ‘’fait divers’’ l’assassinat du motard, rappelant au passage ce qu’elle appelle « des appels au soulèvement populaire lancés depuis Chicago. »
Si tel est le cas, comment expliquerait-on l’implication du gouvernement à travers le Premier ministre qui est allé d’ailleurs jusque dans la famille mortuaire ? Ce genre de banalisation pourrait remettre le feu aux poudres. Mais comme le RPG est hostile à la paix, autant provoquer .
Kababachir