Le Procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, Laurent Poda, annonce, dans un communiqué publié samedi, le gel des biens et avoirs des auteurs et complices présumés dans le cadre d’une instruction ouverte pour faire la lumière sur le coup d’Etat du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
La décision concerne aussi bien des personnalités physiques que des partis politiques, souligne le communiqué, ajoutant que le Procureur général a également ordonné aux banques et établissements financiers ouverts au Burkina Faso le gel des avoirs appartenant à ces personnes physiques ou aux partis politiques.La liste mentionne 14 personnalités dont Diendéré Gilbert, auteur principal du putsch, Komboigo Wen-vennem Eddie Constance Hyacinthe, président du CDP, ex-parti au pouvoir, et Diendéré/Diallo Fatou, épouse du général putschiste.
Y figurent également les noms de Yago A. Alpha, membres du Bureau politique national du CDP, Zoubga Regma Alain, médecin et ex-ministre de Blaise Compaoré, Ouédraogo Rasmané, ex-député du CDP, Sawadogo Salifou, juriste et ex-ministre, Doamba Benjamine, journaliste et ex-député.
On retrouve sur la liste Koné Léonce Siméon Martin, banquier et ex-ministre, Bamba Mamadou, médecin-colonel qui lisait à la télévision les communiqués des putschistes, Yaméogo Hermann, avocat et président de parti politique, Bassolé Y. Djibrill, officier général, ex-ministre des Affaires étrangères, Paré Sidi, Officier supérieur ministre délégué à la sécurité, récemment limogé.
Les partis politiques concernés sont le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), l’Union pour un Burkina nouveau (UBN), l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT).
Le Procureur général précise dans le communiqué que ‘’ce gel concerne aussi bien les comptes simples que les comptes collectifs dont les personnes suscitées sont titulaires ou mandataires ».
Il affirme cependant que pour les personnes physiques sus visées, chacune d’elle pourra, pour autant que le montant de son compte le lui permette, prélever mensuellement la somme maximale de trois cent mille francs (300 000 FCFA) pour pourvoir aux besoins de sa famille.
Ce communiqué intervient au lendemain du premier conseil des ministres post-putsch.
A cette réunion, le gouvernement a pris un décret qui dissout le RSP et un autre qui limoge le ministre délégué à la Sécurité accusé d’être de connivence avec les auteurs du coup d’Etat.