Deux citoyens discutaient à bâtons rompus dans une concession en haute banlieue. L’un fut un ancien diplomate émérite ; l’autre, un haut cadre ayant occupé des hautes fonctions. Tous deux sont retraités.
Le premier – le diplomate – s’écrit et observe : « j’ai pris la route Dabompa – Coyah la semaine dernière. Je l’ai trouvé méconnaissable. Tous les bâtiments se trouvant aux abords de la route nationale ont été détruits dans le but d’élargir afin de construire une autoroute digne du nom. Les travaux sont vraiment avancés. Mais ce qui m’a intrigué et presque révolté, c’est que depuis 1958, date de notre indépendance, on aurait pu faire cette autoroute. Malgré nos immenses richesses, on s’est assis pour dilapider et détourner les fonds sans s’occuper de l’essentiel. Il a fallu attendre plus d’un demi siècle pour faire ce qu’on aurait dû faire il y a longtemps. C’est pour cette raison et parmi tant d’autres que celui qui a eu l’idée et de débourser les fonds pour construire cette autoroute est à saluer et encourager. Et cette personne est le Professeur Alpha Condé… ».
Le cadre à son tour de renchérir : « c’est un constat très positif que vous avez soulevé. Vous savez, beaucoup de gens disent que le Président de la République n’a rien fait pendant les cinq ans passés. Moi qui suis un cadre qui connaît parfaitement l’administration guinéenne, je dirai que ceux qui disent cela ne sont pas réalistes et ne voient pas d’où vient la Guinée. Car le mal qui gangrène le pays est tel qu’il faut plus qu’un mandat pour le soigner… et les reformes enclenchées par le Pr Alpha Condé vont dans la bonne direction pour assoir une administration responsable et amorcer un développement durable. C’est pour cela, il mérite un second mandat… ».
Voilà deux observations des cadres guinéens qui en disent long sur les cinq ans passés de Alpha Condé à la tête de la Guinée. Certes, le Président ne cesse de répéter qu’il est venu au pouvoir trouver un « pays mais sans Etat ». Tout reste à « reformer, construire et l’adapter afin d’amorcer un développement ».
La première des priorités que s’est attaché Alpha Condé, c’est la reforme de l’administration et la modernisation de l’appareil de l’Etat. Le secteur de la défense et de la sécurité a été dans l’ensemble une réussite. Si l’on voyait des militaires déambuler avec fusils aux épaules dans les maquis et les rues de Conakry et à l’intérieur du pays, aujourd’hui cela est terminé. Le soldat est cantonné au camp. Et s’il finit son service, il peut sortir en civil vaquer à ses occupations. Mieux, il a mis à la retraite plus de deux mille militaires avec frais d’accompagnement. Même si certains brebis galeuses pointent par ci et par là, le reforme de l’armée est jugée positive.
Comme un conducteur de véhicule neuf, le Professeur a pris le temps, durant ses cinq, à mieux connaître le Guinéen. « Cela ne se fait pas en un jour » tant les cadres étaient habitués à la facilité, au détournement et au pillage des deniers publics. « La conscience citoyenne n’existe plus chez le guinéen. Tout ce qui le préoccupe, c’est de se servir au lieu de servir la nation… ».
Sur le plan des équilibres macroéconomiques, des mesures ont été prises et des résultats sont visibles. L’unicité des caisses et le contrôle de l’équilibre des changes, ont permis d’avoir un œil sur les dépenses et les fonds. N’eût-été la crise due à la maladie d’Ebola, la Guinée serait déjà sur la voie d’un développement durable.
Encore un fait à l’actif de la présidence de Alpha Condé : l’électricité. Comme un mécanicien qui cherche à dépanner un véhicule fatigué, le professeur n’a cessé de débloquer de l’argent afin que les populations aient le courant dans leur foyer. Que de millions de dollars investis qui ont tardé de produire les résultats. Mais il ne sait pas pourtant découragé. Et aujourd’hui, le barrage Kaleta réjouit tout le monde. L’électricité est presque partout à Conakry et dans certaines préfectures voire même dans les sous-préfectures. Sans compter l’éclairage des voies publiques partout en Guinée grâce au lampadaire solaire.
Depuis 2010, un programme est en cours pour la reforme de l’Etat et de la modernisation de l’Administration. Pilotées par une cellule dite Programme de renforcement de l’Etat et de la modernisation de l’Administration (PREMA), des enquêtes sont menées pour diagnostiquer les maux dont souffre l’administration et formuler des mesures à prendre afin de les corriger.
Pour le secteur des mines, Alpha a osé faire ce que beaucoup de pays africains ont eu peur d’entreprendre : s’attaquer aux multinationales qui font main basse sur les ressources minières afin de les mettre en jachères sans pourtant procéder à leur exploitation. Pour cela, il a remis en cause plusieurs contrats signés par les gouvernements précédents. Ce qui lui a valu d’être taxé de tous les noms et voire même d’être menacé de déstabilisation. Un exemple pour cela est la mine de fer de Simandou considérée aujourd’hui comme étant regorgeant le meilleur fer au monde qui est pourtant resté inexploité depuis 1958.
Au niveau de l’agriculture et des cultures vivrières en générales, des mesures sont entreprises afin de les viabiliser. Par la construction d’usines de transformations en produits finis devant bénéficier à la consommation locale et à l’exportation.
« Vous savez, il faut un Alpha pour entreprendre les réformes et assoir une base pour un développement durable… », explique un observateur. « Surtout que je lui tire mon chapeau pour les reformes sur le secteur de défense et de sécurité. Car ce qui se passait au niveau de l’armée et les secteurs connexes constituait un frein pour tout Etat qui se veut responsable et soucieux du bonheur de son peuple… », ajoute-t-il.
« Il ne sert à rien de se voiler la fasse. Il n’y a jamais eu de reformes sans sacrifices et sans souffrance. Le Vietnam était à la sortie des années 50 dans une situation pire que celle que vit la Guinée actuellement. Mais aujourd’hui, le pays amorce un décollage économique salué par tous. C’est pour cela, il ne faut pas que les gens soient pressés. Nous revenons de loin. Bientôt, ils gouteront des délices d’un lendemain meilleur grâce aux reformes enclenchées par Alpha Condé. C’est pour cela, il lui faut un second mandat bien mérité… ».
Le Port autonome de Conakry
Un exemple de réussite…
S’il y a un secteur qui a entrepris des vastes réformes et qui se modernise, c’est bien le Port autonome de Conakry. Depuis la signature du partenariat entre la Guinée et le Groupe Bolloré, le secteur portuaire montre un visage reluisant qui fait du port de Conakry l’un des plus attractifs de la sous-région.
Lorsqu’on rentre au port de Conakry, on le reconnaît plus. Tout semble parfait et répondant aux normes. L’extension du terminal à conteneurs, le reprofilage des voies d’accès aux quais et leur extension, font que n’importe quel navire peut accoster sans problèmes. Ce qui fait que des navires de gros tonnages de cessent de pointer leur nez sur la Guinée.
Les tracasseries qui jalonnaient tout le parcours pour sortir un conteneur ou des marchandises au port ne sont plus possibles. Des mesures de sécurité de normes standards font que le client sort du lieu satisfait.
La direction générale du port sous la houlette de son directeur Mamadouba Sankhon fait de la modernisation du port et sa rentabilité comme la priorité principale. Les agents sont constamment en formation et le personnel se qualifie de plus en plus.
Pour Mamadouba Sankhon, il faut « saluer les reformes engagées par le Pr Alpha Condé. Grâce à sa vision de doter la Guinée d’un port moderne et répondant à des normes internationales de sécurité justifie à suffisance son désir de développer la Guinée ». Pour lui, un second mandat pour le Pr alpha Condé est plus que nécessaire car « c’est un visionnaire capable… ».
Même si la crise due au virus Ebola a mis un frein aux activités, pour le directeur général du PAC, « l’espoir est permis. Car cela permettra de mieux sauter… ».
DAZ