Thierno Amadou CAMARA a été violemment agressé par des militants du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, alors qu’il faisait son travail.
Les faits se sont déroulés dans la matinée de ce lundi 05 octobre 2015 à la commune urbaine de Siguiri, à plus de 600 km à l’est de Conakry. Le journaliste s’était rendu sur place pour couvrir la crise qui oppose la fédération locale du RPG Arc-en-ciel et le bureau national du parti au sujet de la recomposition du Conseil communal de Siguiri.
Alors que notre journaliste était en entretien avec le maire au centre de la polémique, M. Aboubacar Sidiki TRAORE, un groupe de jeunes armés de pierres et de gourdins a fait irruption dans les locaux de la mairie sommant tout le monde à quitter les lieux. Thierno Amadou CAMARA s’est présenté comme journaliste et a sollicité en savoir plus sur les motivations des jeunes en colère.
C’est à ce moment qu’il a été violemment pris à parti par plusieurs éléments surexcités qui l’ont terrassé, brutalisé et roué des coups. Ils lui ont retiré sa caméra, le couvrant d’injures et de menaces, y compris de mort. Le journaliste a réussi à s’extirper pour se mettre en sécurité.
Heureusement, Thierno Amadou CAMARA n’a pas été blessé physiquement mais se trouve dans un très grand choc psychologique. L’administration de Guineematin a immédiatement décidé de mettre fin à sa mission à Siguiri et à l’exfiltrer d’autant plus que des menaces de mort ont été clairement proférées à son encontre s’il ne quittait pas la ville.
Guineematin proteste vigoureusement auprès des responsables du Rpg Arc en ciel contre ce traitement dégradant et inacceptable dont a été victime son journaliste.
Nous demandons aux autorités judicaires l’ouverture rapide d’une enquête pour situer les responsabilités et punir les coupables de cette agression injuste sur un journaliste en plein exercice.
Nous avons le sentiment que Guineematin.com fait l’objet d’acharnement. Nos journalistes sont régulièrement victimes d’agression de la part des forces de sécurité ou des activistes politiques comme cette fois-ci. Depuis le début de l’année, c’est la quatrième agression physique que nous enregistrons :
– Le 25 février, Abdoulaye Oumou Sow a été agressé et blessé par un gendarme au palais du peuple, alors qu’il couvrait une manifestation de la société civile contre l’insécurité ;
– Le 7 mai, Ibrahima Sory Diallo a été sévèrement molesté par des agents de la police, alors qu’il couvrait une manifestation de l’opposition à Cosa ;
– Le 29 juillet, Thierno Amadou Camara a été molesté et séquestré par des agents de la police, alors qu’il couvrait le congrès du pup
– Et, le cas de ce lundi 5 octobre 2015 à Siguiri
Nous rappelons aux autorités leur responsabilité de garantir la sécurité des journalistes et des citoyens car ces agressions répétées et ciblées doivent cesser.
En tous les cas, Guineematin et ses journalistes sont résolument engagés à poursuivre leur travail d’informer objectivement, professionnellement et impartialement leurs lecteurs. Loin de nous intimider et de nous décourager, ceux qui nous agressent renforcent notre conviction que le travail que nous faisons professionnellement dérange. Contre la force aveugle de ces ennemis de la liberté d’expression et de presse, nous dressons notre plume en bouclier, prête à dire toute la vérité, rien que la vérité.
Nouhou BALDE
Fondateur et Administrateur Général