En Afrique, la corpulence de la femme en dit long sur son être. De nature forte, avec une poitrine, des fesses rondes, un bassin élargi, comme le dirait l’autre en forme de » Mamiwata » (Sirène) ou de coca-cola, les femmes africaines notamment celles de l’Afrique Subsaharienne, font la convoitise des hommes. Mais cette corpulence ne réveille pas que la libido des hommes, elle est sujette à des attributions de qualificatifs.
Dans nos sociétés, les mensurations des femmes déterminent leur comportement. A une femme maigre, l’ont attribuera un comportement de femme susceptible, méchante, nerveuse, à une femme ronde, qu’elle est gentille, bonasse. Comme illustration, prenons exemple sur deux coépouses dans un ménage. En cas de dispute, la plus svelte est souvent taxée de provocatrice et qualifiée de problématique par ses belles-sœurs. Chez moi en Guinée, on la traitera de » Séntanè Guinè » en langue locale Sosso (Cheytan, c’est à dire celle qui crée des problèmes là où il ne devrait pas en avoir).
Quand des étrangers viennent rendre visite à domicile (la famille manche longue du mari), s’ils ne sont pas bien accueillis ou ne sont pas servis avec bombance, ils le mettront automatiquement sur le dos de la femme svelte (pour ne pas dire maigrichonne) en chuchotant parfois à tort »Tu n’as pas vu comme elle est, c’est parce qu’elle est méchante qu’elle est maigre comme çà ». La femme forte est celle qui semble être la mieux appréciée. Une nouvelle mariée qui prend du poids, aura par exemple tous les beaux mots, son mari sera considéré par la belle-famille comme un époux exemplaire qui s’occupe bien de leur fille. Même si entre vous et moi on sait parfois que c’est par manque d’occupation, par sédentarisation et dans des moments de soucis et de stress que certaines femmes prennent du poids. Elles restent toutefois appréciées. Une femme autrefois »volumineuse » qui, par besoin de perdre du poids, devient plus svelte, est qualifiée de malheureuse dans son foyer, pire de femme qui a avorté. D’autres vont jusqu’à lui scotcher le statut de séropositive.
En occident, les femmes sveltes sont celles qui semblent être perçues comme les plus raffinées. Cette caractéristique ancestrale, complexait celles qui ne se retrouvaient pas dans cette catégorie. Les femmes grasses étant qualifiées alors de prolétaires. Mais en ce 21ième Siècle, les donnes ont changé. Si autrefois, il fallait avoir la taille S/M (Small or Médium) pour être gracieuse, pour porter des habits de marques et prétendre être de la haute société, depuis quelques années, les femmes occidentales aspirent à être rondes. Plus besoin de se torturer à se mettre au régime drastique et angoissant pour avoir la taille 36. Les femmes occidentales rondes sont bien épanouies et commencent à se sentir dans leur peau.
Influence de culture ou mondialisation ?
D’avis de plusieurs personnes, les hommes »blancs » bien qu’ayant comme conjointes des femmes occidentales sveltes, sont de plus en plus attirés par les femmes africaines, rondes pour la plupart. 40 % de leurs maitresses sont des femmes africaines bien rondes. Ce qui oblige dit-on, bien des femmes blanches, à avoir le même physique. D’autres vont jusqu’à faire de la chirurgie esthétique pour être fournies de haut et de bas (poitrine et fesses), à s’acheter des lingeries rembourrées pour paraitre plus en chaire ou en ingérant des comprimés d’hormones. La tendance est donc renversée. L’industrie de la mode a également été influencée par cette tendance. Les maisons de Haute Couture commencent à produire des tailleurs, des robes de soirée en Taille XL.
Les entreprises de prêts à porter et de vente en ligne ne sont pas des moindres. Des rayons XL, XXL et même XXXL existent bel et bien au même titre que les tailles S, XS, M, M/L. Des mannequins aux formes généreuses arrivent donc à trouver du boulot dans des agences de mannequins et posent pour des magazines et des marques de maillots de bain. Ce qui n’était pas du tout envisageable il y a quelques décennies. Pour magnifier cette beauté africaine, des concours de beauté sont organisés dans certains pays comme le Burkina, le Togo. Ne sont donc plus Miss, que des femmes à tailles de mannequins anorexiques.
Certains hommes interrogés sur la question semblent rejoindre la catégorie des hommes à préférence » Femmes Rondes ’’ : »Moi, j’aime les femmes pleines’’, un autre : » Une femme doit être recouverte de chair. Autrement, elle sera perçue comme vulnérable ». D’autres par contre préfèrent des femmes qui se maintiennent : » Toutes les copines que j’ai eues étaient sveltes. Elles ne m’attirent que quand elles sont minces. »
Alors faut-il être finalement rondes ou sveltes ?
De mon point de vue, c’est juste une question de tendance ou de préférence. Ce qui est sûr, rondes, sveltes, grandes comme courtes, vous êtes toutes belles femmes africaines. Au-delà des interprétations sociétales, notre physique ne doit pas influencer notre façon d’être et de pensée car il faut savoir s’accepter et non paraitre comme les gens veulent que l’on soit. Ce n’est pas non plus une raison d’attribuer un quelconque défaut à une personne en la jugeant par son physique. Ne dit-on pas que l’habit ne fait pas le moine…
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