Cellou Dallen Diallo n’est pas le leader le plus populaire en Guinée mais, il est le seul à pouvoir fédérer toutes forces du FOUTAH vers sa personne. De prime abord, c’est un atout, mais mal exploité.
De mémoire de personne, aucun leader d’origine PEULH n’a pu faire l’unanimité comme Cellou Dallen Diallo. Deux facteurs y ont beaucoup contribué. Le rôle joué par l’association Halipoular et les douloureux événements du 28 septembre 2009.
L’association Halipoular, avant la mort du général Lansana Conté en 2008, a mené un combat souterrain. Elle est parvenu à convaincre la quintessence de l’ethnie PEULH notamment les religieux et les commerçants afin que tout le monde fasse bloc derrière Dallen.
La stratégie consistait à éviter d’émietter les voix des électeurs du FOUTAH. Une bonne stratégie politiquement parlant.
Le deuxième facteur qui a soudé l’électorat PEULH derrière Dallen, ce sont les tragiques événements du 28 septembre 2009 au stade du même nom à Conakry où plus de 150 personnes ont été tuées selon un rapport de l’ONU.
Après ces douloureux événements, Dallen a fait une communication sur plusieurs médias locaux et étrangers dans laquelle il explique que son ethnie était purement et simplement la cible des bourreaux. Il s’est alors présenté comme le défenseur de l’ethnie PEULH.
Le repli identitaire aidant, plusieurs Guinéens de l’ethnie PEULH, ont donc vu en lui le messie, celui qui allait défendre leur cause.
Mais après avoir conquis le cœur des potentiels électeurs PEULH, Dallen n’a pas su ouvrir la main aux autres ethnies du pays. Se présenter comme le défenseur de son ethnie dans un pays où il y a plusieurs autres ethnies, peut être un couteau à double tranchant.
Alpha Condé l’a su à temps en 2010 et a trouvé la stratégie idéale pour braquer les autres ethnies contre Dallen.
Durant tout son quinquennat, Alpha Condé a usé de stratagèmes axés sur l’ethno-stratégie pour présenter Dallen comme le leader du Foutah et non des Guinéens. Une posture qui plait d’ailleurs au principal intéressé.
Toutes les manifestations de rues étaient perçues comme une révolte de l’ethnie PEULH comme le régime d’Alpha Condé.
Pendant la campagne présidentielle de 2015, une erreur gigantesque a filé entre les mains de la cellule de communication de l’UFDG.
Au cours de son tout premier discours, Cellou Dallen Diallo, débute ses propos en ces termes : « Je m’appelle Cellou Dallen Diallo, je suis PEULH et je suis fier de l’être (..) ».
Celui qui aspire diriger une nation de plus de 10 millions de personnes d’ethnies diverses, a-t-il besoin de prévaloir son ethnie d’origine ?
A-t-il besoin à chaque occasion de victimiser son ethnie au détriment des autres ?
La Guinée a 4 régions naturelles et aucune d’entre elle ne pourra élire un chef d’Etat sans le vote des trois autres.
Les PEULH, même s’ils représentaient par exemple les 30% de la population guinéenne, ne pourront jamais élire à eux seuls le président de la république.
Partant de cette évidence, Dallen ou tout autre leader PEULH qui s’appuie sur cette stratégie, est voué à l’échec.
Tant que Cellou Dallen Diallo ne revoit pas sa stratégie politique qui est fondé uniquement sur le repli identitaire, il ne dépassera jamais le rang de 2e à l’élection présidentielle.