La rencontre du vendredi saint de la semaine dernière entre le président élu, Alpha Condé, et l’ancien Premier ministre par ailleurs leader de l’Union des forces républicaines (UFR), Sidya Touré, reste encore au cœur de l’actualité nationale.
Quoi de plus normal! Certainement que les retrouvailles entre les deux hommes ressemblent à un comique de situation pour ceux qui n’y ont jamais cru.
La palette des problèmes du pays préoccupe les deux hommes d’Etat qui, sans complexe, se sont rencontrés dans une atmosphère, pleine de chaleur, comme nous l’avions tous vu sur le petit écran.
Comme le dit l’adage, mieux vaut tard que jamais. Si les vicissitudes de l’histoire n’avaient pas permis aux deux hommes de taire leurs divergences et d’accepter de se parler les yeux dans les yeux pour mettre sur la table leurs préoccupations, le pessimisme allait continuer d’envahir les consciences des uns et des autres.
Il y avait eu une première rencontre entre les deux hommes à quelques jours du scrutin, mais celle de vendredi dernier semble détenir la palme de l’espoir pour tout un peuple qui n’aspire qu’au mieux-être de la Guinée et au bien-être de ses filles et fils.
Alpha et Sidya ont créé l’espoir chez leurs compatriotes qui voient en eux des hérauts de la bonne nouvelle, celle portant exclusivement sur le développement du pays que moult situations ont fini de faire des Guinéens des « damnés de la terre ».
La rencontre entre les deux hommes n’a rien d’un comique, elle entre dans le créneau sincère, plein d’élégance, de vouloir ensemble se côtoyer et de se parler pour donner un coup d’accélérateur appuyé au développement du pays.
Je puis affirmer que Sidya et Alpha semblent avoir compris De Gaulle qui affirmait que face à la gravité des blessures qui affectent un pays, il est indispensable que ses dirigeants acceptent de se parler sincèrement en vue de trouver des remèdes aux conséquences physiques et morales du mal.
Ils nous donnent l’impression d’être engagés enfin pour assurer, voire forger la naissance d’une nouvelle Guinée, beaucoup plus prospère. Un beau pari. Ils ont sonné le tocsin, celui décrétant la trêve à leurs querelles pour tracer la bonne voie, menant tout droit à la direction à prendre pour permettre enfin au pays d’être capable de conduire son destin sans partialité, mais avec autorité dans la continuité.
La Guinée et les Guinéens ont trop souffert à la manière des « damnés de la terre », alors que rien ne prédisposait le pays et ses fils à contempler en permanence ce sombre tableau.
Les retrouvailles entre Alpha et Sidya ne peuvent que rassurer les populations qui ne comprennent toujours pas les raisons de la division des fils d’un même pays qui ont cessé de regarder dans la même direction.
Elles annoncent que les deux hommes ont accepté les audaces du changement, sous-tendus par un effacement à grand trait des divisions partisanes au profit de l’intérêt national.
Comme le dit Jean Jaurès, le président élu et le leader de l’UFR sont allés vers l’idéal en comprenant le réel, sachant que c’est ensemble qu’il sera possible de créer une nation mobile, pleine de vigueur, qui se tiendra bien droit sur les deux pieds
Osons croire que le déclic est né pour proscrire à jamais les suspicions, les querelles inutiles, entre autres, pour le bien des Guinéens qui aspirent au mieux-être et à la paix.
Le ouf de soulagement sera inoxydable lorsque le président s’évertuera à consulter davantage dans tous les secteurs. Il a en main toutes les cartes pour réussir à réconcilier les Guinéens.
M. le président, ayez à l’esprit aussi que le pardon existe en politique. La tolérance vous commande de vous tourner vers vos adversaires, même les plus irréductibles et avoir comme slogan «La Guinée, d’abord ».
Alexis Fall