Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Cheick Sako a animé une conférence de presse ce mercredi après-midi dans la salle de conférence de son département en vue de renouer avec la tradition de communication qu’il a instauré depuis son arrivée à la tête de ce ministère. Il s’agissait pour lui d’échanger avec la presse sur les dossiers en cours d’instruction dans les différents tribunaux du pays.
Cheick Sako, comme à son habitude, a donné le ton en dressant l’architecture du point de presse qui s’articulera sur trois points principaux à savoir:
1- La sanction des Magistrats.
2- Le cas des interpellés pendant la période électorale.
3- Les Violences faites aux femmes.
D’entrée, le Ministre Cheick Sako a annoncé qu’il venait de signer l’arrêté de suspension de deux magistrats plus deux conseillers à la cour pour faute. Il expliquera sur sa lancée qu’aucun auxiliaire de Justice n’est au-dessus de la loi et qu’un magistrat est sanctionné lorsqu’il fait preuve d’insuffisance professionnelle. Avant de conclure sur ce premier point, le Ministre a indiqué que la loi ne lui permet pas de donner les noms des magistrats concernés ni plus de détails sur la procédure. Par contre, il a invité tous ceux qui veulent avoir les détails, à se rendre au Conseil National de la Magistrature.
Concernant le cas des interpellés dans les villes de Koundara, Siguiri, Mamou et N’zérékoré, le Garde des Sceaux a précisé que tous ceux qui sont interpellés et incarcérés ne sont pas tous issus des partis politiques comme le font entendre certains commentateurs. Et que la déontologie exige des magistrats qu’ils agissent et traitent tous les dossiers en respectant la loi.
Pour le cas précis de Koundara, le Ministre Cheick Sako a affirmé avoir donné des instructions fermes pour statuer sur la situation. Parce que, selon lui, lorsqu’il y a un différend entre deux camps distincts, le rôle de la Justice consiste à chercher les éléments matériels lui permettant d’appliquer la loi. C’est dans cette optique que les magistrats iront à Koundara pour auditionner les témoins vu que les personnes incriminées ont déjà été déférées et incarcérées à Boké. Le Ministre de la Justice a notamment dit que cette affaire a été confiée à trois magistrats afin d’aller plus vite dans le traitement du dossier. Car selon lui toujours, les faits sont qualifiés de crimes puisqu’il s’agit d’incendie volontaire des maisons, de destruction de biens matériels et de blessures d’hommes. Toutefois, il précisera que dans ce dossier, les femmes et les mineurs ont été relâchés directement après leur audition et que les 27 autres personnes interpellés seront jugées conséquemment aux actes qui leurs sont reprochés.
Concernant le cas de Mamou, le Ministre Cheick Sako a martelé que les personnes arrêtées, l’ont été pour des cas mineurs et qu’après examen, elles ont toutes été libérées en restant sous contrôle judiciaire. En tout, précise-t-il, ils sont 27 personnes dans cette situation dont 9 à Mamou ville, 10 à Hourékaba et 8 à Tamagali.
A N’zérékoré, Cheick Sako dira qu’une liste de 18 personnes lui a été déposée par l’UFDG par l’intermédiaire de l’Union Européenne. Sur les 18 personnes, là aussi tous les mineurs ont été libérés et les autres sont poursuivies pour des cas assez graves de mort d’hommes, de port illégal d’armes, d’incendies volontaires. Comme dans les cas précédents, le Garde des Sceaux a affirmé que le dossier suit son cours normal d’instruction.
A Siguiri, ce sont les militants du RPG qui ont été interpellés et incarcérés lors des incidents qui ont suivis l’installation de la nouvelle délégation spéciale pour des cas de violence et de destruction de biens matériels, ils ont été déférés et jugés à Kankan. Le cas le plus préoccupant à Siguiri, selon le Ministre est celui de Kintignan où d’autres crimes ont été commis notamment des cas de destruction de biens matériels, de blessures sur les forces de l’ordre etc. Tous les interpellés, là aussi (16 au total), sont des militants du RPG.
A Beyla, 6 personnes ont été interpellées pour des faits d’incendie volontaire et de port illégal d’arme à feu. A ce niveau, le dossier est en cours d’instruction précise le Ministre Sako.
Le dernier point de cette rencontre a concerné le cas de violence présumée d’une jeune femme dont certaines images ont fait le tour de l’internet. Le Ministre dira que le dossier est dans les mains de la Justice et qu’un juge d’instruction a été désigné pour le suivre. Le juge en question a déjà délivré un mandat d’arrêt international contre le présumé auteur des violences.
A rappeler qu’au cours de cet échange, Baila Diallo et William Fernandez respectivement Avocat Général près la Cour d’Appel de Conakry et Procureur Général près la Cour d’Appel de Kankan ont pris la parole pour apporter des précisions supplémentaires chacun dans la juridiction qui le concerne.
La Cellule de Communication du Gouvernement