Accueil à la une Restauration de l’autorité de l’Etat : Jusqu’où ira Alpha Condé?

Restauration de l’autorité de l’Etat : Jusqu’où ira Alpha Condé?

Alpha condé 1tourLe chef de l’Etat semble gouverner autrement, pour son second mandat. C’est le moins qu’on puisse écrire, avec les sanctions qui commencent à pleuvoir sur les cadres de l’administration, dont certains subissent ainsi l’effet boomerang de leur incurie. Il faut toutefois se demander si Alpha ira jusqu’au bout, dans le nettoyage des Ecuries d’Augias.    

Les décrets du président de la République  pris lundi dernier, et à travers lesquels, des cadres des départements de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, et de l’Economie et des finances furent limogés pour « faute lourde » continuent de faire des vagues dans la cité. Les victimes de la colère présidentielle se nomment : Ibrahima Camara, vétérinaire, secrétaire général du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Sékou Kourouma, ingénieur génie civil, chef service infrastructures, équipements et maintenance au ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.

Du côté des Finances, ce sont Foré Samoura, chef sécurité, défense et justice à la direction nationale des marchés publics au ministère de l’Economie et des Finances et Mamadou Saidou Baldé, chef section Etudes à la direction nationale des marchés publics au ministère de l’Economie et des Finances.

Ainsi qu’Elhadj Bayan Camara, chargé d’Etudes à la direction nationale la direction nationale des marchés publics au ministère de l’économie.

Un autre décret pris par la même occasion a  suspendu  Dr Idrissa Magassouba, recteur de l’Université de Kankan, de ses fonctions pour « faute grave. »

Ces décisions surviennent suite à une série de scandales dénoncés parfois dans la presse. Comme cette attribution de marchés publics à des sociétés appartenant à des proches de grands commis de l’Etat. L’affaire de fournitures d’équipements au département de la Sécurité révélée récemment au grand jour  est l’illustration parfaite de la corruption qui gangrène l’administration guinéenne. Du côté de l’Enseignement technique, là aussi il ya eu une affaire de bourses attribués à des étudiants, sans aucun respect des conditions requises en la matière. A cela, il faut ajouter la gestion pas du tout catholique de certains fonds orientés vers ce secteur, dit-on.

Concernant le rectorat de Kankan, Dr Idrissa Magassouba a été juste rattrapé par ses impairs. Lui qu’une partie des enseignants a dénoncé récemment, pour l’usage abusif des biens de l’université.

Avant que ces décrets ne soient pris, le couperet était tombé sur le préfet de Kouroussa et les chefs des services de  sécurité, suite au lynchage de 4 détenus par une foule hystérique.

Le ministre de l’Intérieur et le secrétaire général des Affaires religieuses avaient aussi été évincés par Alpha Condé, pour le laxisme dont ils auraient fait preuve dans la gestion du dossier de Touba.

A cette allure, on a l’impression que le président voudrait rompre avec le laissez aller  qui a marqué son premier mandat. Pourvu que ce ne soit pas un feu de paille. Et que ce ne soit pas simplement des lampistes qui fassent les frais de la colère présidentielle. Car du côté des Grands Projets, Mamady Condé Thalès serait soupçonné de n’être pas du tout un saint en matière de gestion. Mais sa proximité avec le chef de l’Etat, dont il était ami au frère cadet Malick Condé, serait la raison qui ferait que l’homme est « intouchable. » Jusqu’à quand ?

Aliou Sow in L’Indépendant

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