Les personnes inscrites sur les sites de rencontres sont de plus en plus à la recherche de relations sans lendemain, confirmant l’idée « assez répandue » que ces nouveaux espaces de rencontre sont « propices au recrutement de partenaires occasionnels », selon un sondage publié aujourd’hui.
Ainsi, la proportion d’utilisateurs de sites de rencontres admettant n’y rechercher que « des aventures sans lendemain » a presque doublé entre 2012 et 2015, passant de 22% à 38%, indique un sondage de l’Ifop pour CAM4. En bref, si vous souhaitez une relation sérieuse, ne vous inscrivez pas sur un site de rencontres, vous risquez de grosses déceptions.
Cela est particulièrement valable pour les hommes, dont la moitié (50%) admettent n’y rechercher que des relations passagères contre 11% pour les femmes. Ces résultats « confirment l’idée (…) assez répandue » que « ces nouveaux territoires de rencontre sont plus propices au recrutement de partenaires occasionnels qu’à la formation de relations de couple », indique l’étude. « Il y a une vraie tendance de fond: des évolutions comme ça, en l’espace de trois ans, on n’en voit pas souvent », explique à l’AFP François Kraus, directeur d’études à l’Ifop.
Cette progression s’accompagne d’une entrée dans les moeurs de l’usage des sites de rencontres: 4 Français sur 10 s’y sont déjà inscrits au cours de leur vie, contre 2 sur 10 en 2010. L’usage généralisé des nouvelles technologies, en particulier des applications de smartphones (du type Tinder, Happn, etc.) « créent un rapprochement accéléré » à travers la géolocalisation ou encore l’anonymat que garantissent ces sites, conduisant « facilement à la relation sexuelle », note M. Kraus.
Au total, un quart des Français (26%) ont déjà eu un rapport sexuel avec un(e) partenaire rencontré(e) sur ce type de site, contre 13% en 2012, relève encore l’étude. Cette « culture du coup d’un soir », s’explique également selon lui par « l’impression qu’on pourra toujours trouver mieux ». « L’utilisation des nouvelles technologies permet très facilement de multiplier les partenaires pour finalement essayer de trouver le bon », dit-il encore.
Ces nouvelles technologies favorisent également le développement de pratiques sexuelles virtuelles, comme les échanges de photos ou les échanges via webcam à caractère sexuel. Ces deux tendances (sexe sans lendemain et sexe virtuel) « participent à un même mouvement de réduction de la sexualité à une activité dans laquelle il n’y a pas d’engagement affectif, à une sorte de masturbation avec le corps de l’autre », analyse François Kraus.
Il n’en reste pas moins que la relation sérieuse reste un idéal pour la majorité des personnes inscrites (62%). L’étude a été réalisée par Internet du 13 au 16 avril 2015 auprès d’un échantillon de 2 005 personnes, représentatif de la population âgée de 18 à 69 ans résidant en France métropolitaine, selon la méthode des quotas.