La venue de la star américaine du hip-hop à Luanda ravit ses fans angolais. Beaucoup moins les défenseurs des droits de l’homme qui dénoncent son concert prévu le 19 décembre à l’Unitel Christmas Festival au Coqueiros Stadium.
Dans une lettre adressée à la chanteuse, le président de Human Rights Fondation, une ONG américaine basée à New York, écrit : « Nicki Minaj est une artiste globale. Des millions de gens voient en elle une inspiration créative. Il n’y a pas de bonne raison pour elle de faire des affaires avec la dictature corrompue angolaise et de cautionner sa compagnie (Unitel).»
Et Thor Halvorssen de poursuivre en rappelant que la chanteuse n’était pas encore née quand le président José Eduardo dos Santos a pris le pouvoir en 1979, installant sa famille aux affaires.
« Il a instauré le harcèlement en routine avec l’arrestation et l’exécution d’hommes politiques, de journalistes, de militants, et d’étudiants qui s’opposent au gouvernement dénoncent la corruption.», poursuit-il.
Arrestation de Luaty Beirao
Dans un soucis de toucher son interlocuteur, Halvorssen rappelle l’arrestation récente, en juin, de Luaty Beirao. Son crime : avoir participé à une réunion autour des questions de la démocratie et de l’action non-violente. Incarcéré avec 16 autres participants à la réunion, avait entamé une grève de la faim. Ils sont actuellement jugés pour préparation d’acte de rébellion.
« Mme Minaj , vous êtes bien connue pour être impliquée auprès d’organisations caritatives comme la Fondation Obtenez Schooled, qui encourage les jeunes à terminer leurs études secondaires et à réussir au collège » écrit Halvorssen, « si vous offrez votre spectacle au dictateur et à sa famille, vous serez alors dans le camps de ceux qui volent les ressources pédagogiques et l’avenir des jeunes Angolais. »
En 2013, la chanteuse américaine Mariah Carey avait été l’objet d’une polémique pour avoir elle aussi accepté de jouer en Angola pour un la somme rondelette d’un million de dollars. Nicky n’a quant à elle toujours pas réagi.