Depuis quelques jours, une odeur pestilente de mauvaise collaboration se dégage à la Haute Autorité de la Communication (HAC). Et pour cause, les commissaires de l’institution de régulation des médias accusent dame Martine Condé de »gestion orthodoxe » en faisant main basse sur les ressources de la HAC. Pour un commissaire qui a joint MEDIAGUINEE, « les conditions de vie à la HAC des commissaires sont exécrables. Pendant ce temps, madame Martine se beurre dans le budget du défunt CNC qui se chiffre à un milliard 500 millions tous les trois mois, plus les 3 milliards de la subvention. Ce qui revient à 9 milliards gérés chaque an par la présidente de la HAC. Et elle ne distribue à chaque commissaire que 8 millions tous les trois mois. Le reste, motus. Nous sommes des pères de famille. Nous avons très souvent attiré l’attention de Martine sur nos conditions de vie. Elle s’en moque au motif qu’elle ne s’entend avec le président de la République. Lors de la dernière plénière, elle a piqué une colère noire quand nous lui avons dit de revoir notre cas. »
Contactée samedi, Martine s’est prêtée à nos sollicitations. Elle a rejeté en bloc les accusations portées contre sa personne. « C’est une cabale montée contre moi. Je sais d’où ça vient. Vous pensez que c’est normal que des commissaires de notre institution puissent diffuser des informations d’une plénière ? Ce n’est pas seulement notre institution qui a des soucis. Il y a l’Institut national des droits de l’homme (INDH). Ce que je leur donne (commissaires, ndlr), je prends dans la dotation carburant de l’institution. Ce n’est pas prévu dans le budget. J’ai envoyé des gens dans plusieurs missions à travers le monde dans le reliquat du budget du CNC. Depuis un certain temps, j’ai appris qu’on voulait se soulever contre moi. Je voulais répondre mais en présence du DAF. Ils veulent que je partage le budget de l’Etat. Je ne pourrai pas faire cela. Si j’ai quelque chose à dire au président j’irai le voir. Je ne cache pas mon rapprochement avec le chef de l’Etat. J’ai tout fait pour rencontrer le chef de l’Etat, impossible. J’ai passé des heures, je n’ai pas réussi. Je suis allée jusqu’à contacter plusieurs fois Me Mohamed Lamine Fofana (conseiller du chef de l’Etat, ndlr) qui a accès tous les matins au président, toujours pas d’issue. Ce qu’ils oublient, c’est qu’on ne peut pas faire pression sur le chef de l’Etat. Au moins qu’on me reconnaisse cela. Autre chose, nous sommes prêts à vous montrer des lignes de budget. Je n’ai rien à cacher parce que je ne me reproche de rien. Mieux, j’ai été insultée dans leur lettre -en date du jeudi 17 décembre- qu’ils m’ont envoyée en me qualifiant de ‘’tarée’’et d’incapable. Je ne peux pas tout dévoiler car c’est profond. Le moment va arriver », a lâché Martine non sans assurer qu’elle ne se laissera pas du tout faire.
Aux dernières nouvelles, le conseiller chargé des relations avec les institutions rencontre mardi les commissaires frondeurs. Martine Condé qui dit avoir gros sur son cœur les rencontre peut-être lundi prochain, juste après l’investiture du président Alpha Condé.
Source : Mediaguinee