MARIAM SANKARALa veuve de Thomas Sanakara, a supplié les autorités ivoiriennes, notamment le président Alassane Ouattara, de faciliter la procédure judiciaire enclenchée au Burkina, en permettant au Blaise Compaoré contre qui un mandat d’arrêt international a été lancé depuis hier, de venir répondre des faits qui lui sont reprochés au sujet de l’assassinat de son prédécesseur.

Dans un entretien accordé à la Radio France internationale (RFI) diffusé aujourd’hui même, Mariam Sankara s’est dite d’emblée « contente » du mandat d’arrêt délivré par la justice militaire contre Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire.

Elle a ensuite souhaité que le président ivoirien Alassane Ouattara permette à son « ami » de revenir au Burkina afin de pouvoir « dire la vérité » devant les tribunaux du pays.

« J’attends le jour où je le (Blaise Compaoré ndlr) verrai comparaître devant les tribunaux burkinabè (..) J’attends donc son rapatriement (…) Il nous dira enfin pourquoi. Il nous dira la vérité (…) pourquoi il a fait ça. Qu’il nous explique ».

Pour Mariam Sankara, « le peuple ivoirien et le peuple burkinabè sont des peuples frères ». Au regard des évènements récents qui ont frappés la Côte d’Ivoire, elle peut facilement tirer cette conclusion: « les autorités ivoiriennes ne cautionnent pas l’impunité ».

La veuve de Thomas Sankara ne s’est pas limitée aux autorités ivoiriennes, mais s’est également adressée au nouveau président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

« Depuis qu’il y a eu l’insurrection, le peuple burkinabè a émis certains souhaits : plus d’impunité dans ce pays. Et donc ce que Kafando (le président de la transition, ndlr) a commencé, je pense qu’il va être difficile pour Roch Kaboré de ne pas continuer dans ce sens », a-t-elle affirmé.

Le capitaine Thomas Sankara, père de la Révolution burkinabè et président du Faso (1983-1987), a été assassiné le 15 octobre 1987, lors du coup d’Etat qui a propulsé Blaise Compaoré au pouvoir.

Dans le cadre de l’instruction judiciaire en cours sur son assassinat, un mandat d’arrêt international à été émis, en début décembre dernier, contre Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire, depuis l’insurrection populaire de fin octobre 2014.

La police internationale Interpol, ainsi que les autorités ivoiriennes auraient déjà été saisies au sujet de ce mandat d’arrêt.

Pour le moment, les autorités ivoiriennes n’ont pas encore donné officiellement une suite à la demande de la justice militaire burkinabè. D’ailleurs, la réaction du président ivoirien Alassane Ouattara est très attendu sur ce coup.

Plus de détails dans nos prochains articles.

Thaëïl’D.
avec APA