Selon ces derniers chiffres mis à jour, 1.000.573 personnes (réfugiés et migrants ) ont atteint les côtes européennes en 2015, le plus souvent en Grèce ou en Italie, par la mer Méditerranée. Parmi les personnes qui ont tenté la traversée, 3.735 sont portées disparues et se sont probablement noyées.
Cette barre du million a été franchie le 29 décembre, indique le communiqué, qui précise que 84% des personnes arrivées en Europe venaient des 10 pays les plus « producteurs » de réfugiés, ce qui renforce la conviction du HCR que la plupart d’entre elles fuyaient les guerres et les persécutions.
« Pourquoi un million de personnes doivent-elles entrer en Europe à bord d’embarcations appartenant à des trafiquants ? », s’est demandé un porte-parole du HCR, Adrian Edwards. « Il y a de nombreux moyens réguliers, sûrs et légaux de gérer cette situation et tous méritent d’être pris sérieusement en considération », a-t-il ajouté. Le HCR a exhorté les gouvernements et les particuliers à intensifier les efforts pour faciliter les entrées légales en Europe.
Outre ces arrivées par voie maritime, le HCR estime qu’environ 34.000 autres personnes sont entrées par voie terrestre en Bulgarie ou en Grèce, en provenance de Turquie.
Le nombre de personnes déplacées par la guerre et les conflits est le plus élevé en Europe occidentale et centrale depuis les années 1990, lorsque plusieurs conflits avaient éclaté dans l’ancienne Yougoslavie. La moitié des personnes qui ont traversé la Méditerranée cette année – un demi-million de personnes – étaient des Syriens qui fuyaient la guerre.
« Alors que les sentiments xénophobes s’accentuent dans certaines régions, il importe de reconnaître les contributions positives des réfugiés et des migrants aux sociétés dans lesquelles ils vivent et aussi de faire honneur aux valeurs fondamentales de l’Europe : protéger la vie, défendre les droits de l’homme et promouvoir la tolérance et la diversité », a déclaré le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres.
Malgré de forts vents et une mer houleuse, des dizaines de familles ont continué d’arriver le 30 décembre sur l’île grecque de Lesbos, entassées à bord d’embarcations gonflables faites pour transporter huit personnes. L’une d’elles est arrivée avec à son bord 69 réfugiés venus d’Afghanistan.
Selon les chiffres du HCR, plus de 800.000 réfugiés et migrants sont arrivés en Grèce par la mer Egée en provenance de Turquie, soit 80% des personnes entrées illégalement en Europe par voie maritime cette année, tandis que le nombre de celles qui ont fait la traversée d’Afrique du Nord vers l’Italie a légèrement diminué, passant de 170.000 en 2014 à environ 150.000 en 2015.
Au fil des mois, le nombre de personnes traversant la Méditerranée a augmenté régulièrement, passant d’environ 5.500 en janvier à un pic de plus de 221.000 en octobre.
Après une réaction initiale désordonnée qui a amené des dizaines de milliers de personnes à se déplacer de Grèce vers l’ouest et le nord à travers les Balkans occidentaux, se retrouvant souvent bloqués aux frontières, une réponse européenne plus coordonnée est en train de se mettre en place.
Le HCR a lancé une réponse d’urgence afin de compléter les efforts européens, déployant plus de 600 personnels et des ressources d’urgence dans 20 lieux différents afin d’apporter une aide et une protection souvent salvatrices, et de plaider pour le respect des droits de l’homme et pour un meilleur accès aux procédures d’octroi de l’asile, en particulier pour les réfugiés ayant des besoins spécifiques, tels que les enfants non accompagnés et les ménages dirigés par des femmes.