Zinédine Zidane, le nouvel entraîneur du Real Madrid, se jette à l’eau aujourd’hui mardi pour sa première journée à la tête de l’équipe première, avec le double défi de remettre le club à flots et de s’affirmer en capitaine aguerri.
Face aux joueurs, face au public, face à la presse, l’icône du football français va devoir prouver dès ses débuts qu’il est capable de ramener vers les sommets le Real, géant planétaire aux 10 couronnes de champion d’Europe.
Premier jour chargé
Avec un entraînement ouvert au public à 11H00 (10H00 GMT) puis une conférence de presse de présentation à 13H30 (12H30 GMT), c’est un premier jour chargé qui attend Zidane, propulsé depuis hier soir sur le banc merengue après l’éviction de l’Espagnol Rafael Benitez.
L’ex-meneur de jeu de l’équipe de France et du Real, âgée de 43 ans, ne sera pas dépaysé dans le petit stade Alfredo Di Stéfano du centre d’entraînement du club, dans la banlieue nord-est de Madrid: c’est l’enceinte où le Français dirigeait jusqu’à ce week-end les matches du Real Madrid Castilla, la réserve du club, avec une relative tranquillité. Rien à voir avec le bouillonnement médiatique qui attend le Français au stade Santiago-Bernabeu, où la presse mondiale est attendue à la mi-journée pour assister aux premiers pas d’entraîneur du champion du monde et Ballon d’Or 1998.
Se disant « fier » et « ému » lundi soir, Zidane a promis de se retrousser les manches dès mardi pour tenter d’éviter au Real Madrid le camouflet d’une deuxième saison consécutive sans trophée majeur.
Le Guardiola du Real ?
« Je vais faire de mon mieux pour que cette équipe gagne à la fin de l’année », a assuré Zidane lors de sa nomination lundi soir. « Je vais tenter d’y mettre tout mon coeur. Je crois que tout va bien se passer. » L’éviction de son prédécesseur Rafael Benitez après seulement sept mois a illustré la précarité du poste: 11 entraîneurs se sont succédés au cours des 12 années de mandat du président Florentino Pérez (2000-2006 et depuis 2009).
Zidane est néanmoins le protégé du dirigeant: ce dernier avait recruté le joueur pour en faire l’un de ses « Galactiques » et s’est toujours dit convaincu que le Français pouvait marquer l’histoire sur le banc du Real, comme il l’avait fait en tant que joueur (2001-2006). « Pour moi, c’est une fierté de t’avoir à mes côtés parce que pour toi, le mot « impossible » n’existe pas », a lancé Pérez lors de la cérémonie d’hier. Et les supporteurs du club merengue espèrent que « Zizou » aura autant de succès que le Barcelonais « Pep » Guardiola, qui a lui-même commencé par diriger la réserve du Barça avant de mener le club catalan à une ère de triomphes (2008-2012) avec un jeu léché et spectaculaire.
« La meilleure personne pour le poste »
A ce jour, Zidane dispose d’une expérience d’entraîneur relativement limitée: seulement 18 mois à la tête du Castilla. Mais le Français a pour lui l’avantage de bien connaître les joueurs, qui l’apprécient: il était l’adjoint de Carlo Ancelotti (2013-2014) lors de la conquête de la « Decima », la fameuse dixième Ligue des champions du club. Les supporteurs, eux, gardent une tendresse particulière pour le natif de Marseille (sud de la France), auteur en 2002 d’une volée d’anthologie pour remporter la finale de la Ligue des champions.
Les médias espagnols, en rupture avec Benitez, devraient également réserver au Français bon accueil. D’autant que le Real (3e de Liga), qui reçoit le Deportivo La Corogne samedi, a un calendrier assez favorable jusqu’à mi-février, avant un huitième de finale de C1 contre l’AS Rome (17 février-8 mars). « C’est la meilleure personne pour le poste », s’est enthousiasmé sur Instagram l’Anglais David Beckham, ancien partenaire du Français au Real. « Il a de la volonté, de la passion et il n’accepte pas l’échec. »
Ces qualités suffiront-elles pour renflouer une équipe à la dérive? Voilà Zinédine Zidane à la barre pour le démontrer.