Un des opposants les plus en vue hier du régime de Conakry a ironisé un jour sur l’inexpérience du président Alpha Condé en disant que « la présidence n’est pas un centre d’apprentissage». Le premier quinquennat de ce dernier a suffisamment confirmé cette boutade à travers ses multiples tâtonnements, reniements de serment et d’échecs qui ont jalonné les cinq dernières années, et qui ont amené la Guinée là où elle est, dans une nette récession économique et dans une déchirure prononcée du tissu social.
La rupture annoncée à cor et à cri, après ce quinquennat on ne peut plus scandaleux, tarde à se faire jour. C’est plutôt une série de couacs qui émaillent le début du second mandat du professeur Alpha. Primo la cérémonie de prestation de serment ou d’investiture s’est déroulée en deux étapes fort onéreuses, secundo la folle mamaya organisée pour clamer la fin de l’épidémie d’Ebola, tertio la mise en place d’un gouvernement une fois encore pléthorique. Tout cela pour ruiner les maigres ressources de l’Etat.
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà une fronde qu’on dit montée par les jeunes du parti au pouvoir qui réclament le statu quo de la mal gouvernance de la première mandature. Cette fronde est diversement appréciée dans la cité. Pour les uns ce sont les caciques du régime qui en tireraient les ficelles, pour les autres c’est Alpha lui-même qui serait le maître d’œuvre de ce mouvement qui lui permettrait de nettoyer les écuries d’Augias de son parti.
En tout état de cause, hier comme aujourd’hui, il n’y a rien de nouveau sous le soleil dans le régime du président Alpha. Certains observateurs disent d’ailleurs à tort ou à raison, qu’il n’y a que des gens « bornés » qui croient à une rupture ou qui espèrent un éventuel miracle dans la marche de la Guinée vers son destin immédiat. Il faut toutefois refuser d’être myope, en choisissant de prendre son mal de misère en patience, en regardant l’horizon 2020, l’après Alpha peut-être…
in L’Indépendant,
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